President. – The next item is the debate on six motions for resolutions on the case of Bülent Mumay in Türkiye ().
Isabel Wiseler-Lima, auteur. – Madame la Présidente, le Parlement a choisi d'attirer aujourd'hui l'attention sur la situation du journaliste BülentMumay. Bülent est le coordinateur de la rédaction turque de la Deutsche Welle à Istanbul. Il publie aussi, entre autres, dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il est connu pour son engagement en faveur d'une information libre et indépendante. Or, il a une fois de plus été ciblé par les autorités turques.
Son cas n'est malheureusement pas isolé. Il participe de la tendance systémique en Turquie à réprimer la liberté de la presse et à saper la liberté d'expression, le droit à informer, mais aussi le droit pour les citoyens à accéder à une information fiable. Le cas de M.Mumay est emblématique d'un régime qui cherche à faire taire les voix critiques, à contrôler le discours politique et à censurer ceux qui osent remettre en question le pouvoir en place. Les journalistes sont régulièrement victimes d'arrestations arbitraires, d'intimidations et de poursuites judiciaires infondées, motivées par des raisons politiques. Il est ainsi créé, délibérément, un climat d'autocensure étouffant. Les chiffres parlent d'eux-mêmes: au classement de2024 de Reporters sans frontières, la Turquie vient en 158eposition sur 180pays. Il ne s'agit pas seulement de quelques arrestations isolées, mais d'une véritable machine répressive, qui vise à éradiquer toute forme d'opposition médiatique.
Ces attaques contre la liberté de la presse ont des conséquences qui vont au-delà des individus qu'elles ciblent. C'est la démocratie elle-même et l'état de droit qu'elles menacent. Il est donc de notre devoir de condamner ces violations de manière claire et ferme, et de rappeler que l'accès à une information indépendante est un droit fondamental, essentiel au bon fonctionnement de toute démocratie. Le droit à être informé est intrinsèque à la démocratie.Il est également de notre devoir de rappeler que le droit à un procès équitable, au strict respect du principe de la présomption d'innocence et à une procédure régulière, sont des droits universels pour lesquels il faut lutter là où ils sont en danger et là où ils n'existent pas –mais aussi là où ils existent, car nous ne pouvons les considérer comme un acquis.
Le journalisme n'est pas un crime et la liberté de la presse ne peut être traitée comme une menace à la stabilité. Le cas de BülentMumay nous rappelle l'urgence de défendre ces droits, mais il n'est malheureusement qu'un visage parmi des centaines d'autres qui, aujourd'hui, se battent pour leur liberté d'expression en Turquie. Notre action ne doit pas se limiter à des mots; il est essentiel que l'Union européenne exerce une pression diplomatique plus forte et que la défense de la liberté de la presse soit une constante dans les relations de l'Union européenne avec la Turquie.
Nous ne pouvons pas accepter que des journalistes, comme BülentMumay, risquent la prison pour avoir simplement fait leur travail. L'Union européenne doit utiliser tous les leviers à sa disposition pour soutenir la société civile turque et protéger ceux qui défendent la liberté d'expression. Je terminerai par ceci: ensemble, réaffirmons, encore et encore, notre soutien à ces voix courageuses, celles qui risquent tout et qui se lèvent malgré tout contre la répression, car l'Europe ne peut pas rester silencieuse face à ces injustices.
Nacho Sánchez Amor, autor . – Señora presidenta, señor comisario, Turquía ha sido un país reconocido durante muchos años en todos los informes sobre la libertad de prensa como el que más periodistas encarcelados tenía. No es el caso ahora, porque ahora la estrategia ha cambiado. No se trata de encarcelar, sino de silenciar mediante un sostenido acoso judicial cuyo brazo armado es la Fiscalía, que, en Turquía, desgraciadamente, no está al servicio de la ley sino del poder político.
Bülent, lo ha dicho Isabel, trabaja para Deutsche Welle y para el Frankfurter Allgemeine, es decir, medios de referencia en Alemania y en Europa, que van a poder proteger a su periodista y van a poder sostener largos procesos en defensa de su derecho.
¿Saben cuál es el problema judicial del señor Bülent? Publicó en una red social la primera página de una sentencia judicial. Una foto de la primera página de una sentencia judicial ha conducido a un periodista a esta kafkiana situación. Él va a poder ser protegido judicialmente por esas fuertes empresas periodísticas, pero ¿qué pasa con tantos periodistas de pequeños medios rurales cuyas empresas no pueden sostener largos procesos judiciales? Esta, desgraciadamente, es la situación de la libertad de prensa en Turquía.
Lucia Yar, author. – Madam President, the case of Bülent Mumay of Deutsche Welle exemplifies the systemic repression of independent journalism. As noted in this joint motion, his case is baseless and serving only one purpose: to intimidate him and other journalists who dare to investigate. After transformations in Turkish civil society and media of the recent years, voices of constructive criticism like Mumay's are rare and really require immense courage, and we need to recognise them.
But this Ϸվ must also condemn actions like legal intimidation, censorship and financial pressure, which are used to silence the press. Because even in our own Member States our 'wannabe autocrats' are getting inspired by them. And as a former journalist, I take cases like Mumay's very personally.
We need to make sure that press freedom and freedom of expression are protected in the EU, in Türkiye and beyond.
(The speaker concluded in Turkish)
Vladimir Prebilič, author. – MadamPresident, colleagues, the pressure on journalists, the opposition, civil society and critical voices in Türkiye is escalating. The charges against prominent journalist Bülent Mumay is another case how to silence critical journalism. This sentence is sends a clear signal to all those brave, independent journalists who report on matters of public interest, namely the AKP's corruption and clientelism. Mumay's case is not an isolated incident, but part of a broader pattern of judicial harassment and censorship targeting Türkiye's independent media.
Dear friends in Türkiye, you are heard and not forgotten. People in Türkiye need international attention to protect their fundamental rights and freedoms. We cannot trade Turkish democracy, freedom and rule of law for some economic or migration interests. Europe needs to stand by its values within the Union as well as in its immediate neighbourhood. Freedom for all those who fight for democracy in Türkiye!
Isabel Serra Sánchez, autora. – Señora presidenta, el Gobierno autoritario de Turquía es cada día más peligroso. El caso de Bülent Mumay, condenado en mayo de 2023 a veinte meses de prisión por contar lo que el Gobierno no quería que contase, es solamente un caso más, uno de muchos, y un caso muy grave que demuestra que la libertad de prensa y el derecho a la información están cada vez más perseguidos. Pero, por desgracia, esto solamente es la punta del iceberg de la persecución contra la sociedad civil, contra periodistas, contra defensores de derechos humanos, contra kurdos y contra oposición política. El Gobierno de Turquía censura las voces que defienden los derechos humanos y la democracia, y controla los grandes medios de comunicación y los jueces.
Pero, señorías, yo quiero trasladarles una cuestión importante y es que la Unión Europea le ha dado a Turquía nada menos que diez mil millones de euros desde el año 2011 y lo ha hecho para externalizar fronteras, para expulsar a personas migrantes, para que hagan el trabajo sucio de la Unión Europea vulnerando los derechos humanos. De hecho, el propio Gobierno de Turquía se vanagloriaba y celebraba la expulsión de sirios y afganos, de afganos y afganas con el régimen talibán, concretamente veintiocho mil afganas y afganos. Así que defendamos los derechos humanos siempre y para todas las personas.
Νίκος Παπανδρέου, εξ ονόματος της ομάδας S&D. – Κυρία Πρόεδρε, κύριε Ερντογάν, κύριε Ερντογάν! Πάλι μας φέρνετε εδώ για το κράτος δικαίου και την προσπάθεια να φιμώσετε τον ελεύθερο Τύπο.
Αυτή τη φορά βάλατε στη φυλακή έναν ακόμη, τον Μπουλέντ Μουμάι, που είχε το θράσος να μιλήσει στα άρθρα του για τη διαφθορά. Όχι μόνο εκείνον, έχουμε τον Ισμαήλ Αρί, τον Τιμούρ Σοϊκάν και τον Ισμαήλ Σαϊμάζ. Συνεχίζετε αυτόν τον δρόμο. Απ’ την άλλη, θέλετε να μπείτε και στην Ευρωπαϊκή Ένωση. Συνεχίζετε τη φίμωση της ελευθερίας του Τύπου, την ίδια στιγμή που θέλετε ειδικές σχέσεις με την Ευρωπαϊκή Ένωση.
Εμείς στηρίζουμε τον γείτονά μας στην προσπάθεια να έρθει πιο κοντά στις ευρωπαϊκές αξίες, αλλά υπάρχουν και όρια. Ζητούμε την άμεση απελευθέρωση του Μπουλέντ Μουμάι, καθώς και την διακοπή των διώξεων κατά ανεξάρτητων δημοσιογράφων. Κύριε Ερντογάν, μια παράκληση. Η κριτική των δημοσιογράφων κάνει καλό στη δημοκρατία.
Aleksandar Nikolic, au nom du groupe PfE. – Madame la Présidente, chers collègues, la condamnation du journaliste BülentMumay n'est qu'un exemple de plus du fait qu'Erdoğan censure la presse et arrête les Turcs laïcs. Il s'appuie sur un islam radical, dont Atatürk, le père de la Turquie, se moquait. Je le cite: «L'homme politique qui a besoin du secours de la religion pour gouverner n'est qu'un lâche.» Oui, M. Erdoğan est un islamiste lâche, qui profite de votre soumission.
Vous parlez depuis tout à l'heure, mais vous maintenez la Turquie dans son statut de candidat à l'adhésion à l'Union européenne. Vous lui distribuez des milliards et vous n'osez même pas remettre en cause sa présence dans l'OTAN, alors qu'elle nous combat, colonise Chypre et viole régulièrement les frontières grecques. En2020, les Turcs ont même illuminé une frégate française; vous savez, cela s'appelle un acte de guerre.
Erdoğan nous mène aussi une guerre hybride par la diaspora turque, en leur ordonnant officiellement de faire plus d'enfants en Europe et de ne pas s'assimiler. Ses déclarations sont explicites et guerrières. Je cite: «Les minarets sont nos baïonnettes, les mosquées nos casernes et les croyants nos soldats.» Finalement, comme à Constantinople en1453, à Strasbourg en2024, on discute du sexe des anges face à des islamistes qui veulent nous combattre militairement, culturellement et démographiquement.
(La Présidente retire la parole à l’orateur)
Nathalie Loiseau, au nom du groupe Renew. – Madame la Présidente, on savait le régime de RecepTayyipErdoğan fâché avec les droits de l'homme. On connaissait déjà le sort réservé à nombre d'opposants politiques, de représentants kurdes, de juristes, de fonctionnaires, d'intellectuels, de mécènes et de journalistes. Le cas de BülentMumay nous éclaire sur un autre aspect du régime de RecepTayyipErdoğan: c'est son aspect affairiste. Quel est le crime qui a valu à BülentMumay d'être condamné par une justice aux ordres? Avoir révélé un vaste système de corruption et de blanchiment d'argent, mis en place à Istanbul par le parti du président turc.
Jusque-là, BülentMumay n'avait pas été tendre avec le régime d'Erdoğan, dénonçant les suites du putsch manqué de2016 ou le soutien apporté par Ankara au Hamas. C'est quand il a touché au nerf de la guerre, à des soupçons de corruption, qu'il a été poursuivi et condamné et que ses articles ont été censurés. Cela dit quelque chose de la Turquie d'Erdoğan. Le régime d'Ankara ne cesse de démontrer que les valeurs d'état de droit et de respect des droits de l'homme, qui sont au cœur de la construction européenne, ne sont pas les siennes. Il devrait aller au bout de la logique et assumer de retirer sa candidature à l'adhésion à notre Union.
Κώστας Μαυρίδης (S&D). – Κυρία Πρόεδρε, η περίπτωση αυτή είναι άλλη μια απόδειξη, μαζί με πολλές άλλες, ότι στην Τουρκία του Ερντογάν η ελευθερία της έκφρασης είναι ποινικό αδίκημα.
Αυτό όμως το πρόβλημα είναι μια χρόνια κατάσταση στην Τουρκία, όπου το καθεστώς έχει μετατρέψει τη δικαστική εξουσία σε εργαλείο του.Δείκτες από διεθνείς οργανισμούς το καταγράφουν στις αξιολογήσεις τους. Η αρμόδια επιτροπή του Συμβουλίου της Ευρώπης το τεκμηρίωσε εδώ και χρόνια.
Όταν η δικαστική εξουσία είναι εργαλείο μιας κυβέρνησης, αυτή η χώρα, όπως η Τουρκία, είναι καθεστώς δικτατορίας. Αλλά από το μακρύ χέρι του Ερντογάν, από το αδίστακτο χέρι του Ερντογάν, δεν κινδυνεύουν μόνο δημοσιογράφοι, ακαδημαϊκοί, ακτιβιστές, Κούρδοι και άλλοι λαοί εντός της Τουρκίας. Αυτό το αδίστακτο χέρι φτάνει μέχρι και την κατεχόμενη Κύπρο, όπου φωνές εντός της τουρκοκυπριακής κοινότητας αρνούνται να υποταχθούν στο νεοοθωμανικό και βάναυσο καθεστώς του Ερντογάν. Αυτό όμως το ψήφισμα θα προστεθεί πάνω σε πολλά άλλα. Το ζητούμενο είναι οι κυρώσεις. Αυτό πρέπει να αναζητήσουμε.
Johannes Hahn, Member of the Commission. – Madam President, honourable Members, the human rights situation and the rule of law in Türkiye are not improving and remain of serious concern, as we have assessed from our continuous monitoring on the ground. The Commission's annual enlargement report on Türkiye continuously highlights the different relevant shortcomings, while providing specific guidance to Türkiye on how to address them.
In this context, we have made it clear to our Turkish interlocutors that they urgently need to make concrete and sustained progress in the respect of fundamental rights, which are the cornerstone of EU-Türkiye relations. Our concerns are also conveyed by the EU delegations to the Council of Europe, to the United Nations and to the Organization for Security and Cooperation in Europe.
The Union remains steadfast in its commitment to protect the right of journalists to express themselves freely. Independent media plays a key role in holding decision makers accountable, an essential part of the necessary checks and balances on governments.
Unfortunately, the case of Mr Mumay is indicative for a worrying trend in Türkiye, where activities of journalists, writers, lawyers, academics, human rights defenders, opposition politicians and critical voices have continuously been restricted through arrests, detentions, prosecutions and convictions.These practices continue to hinder the exercise of their freedoms and lead to self-censorship.
The European Union has a long‑standing and clear message on media freedom and the freedom of expression to Türkiye. As an EU candidate country and long‑standing member of the Council of Europe, Türkiye should apply the highest democratic standards and practices. Criminal law should never be used to silence divergent views of critical voices.
Since early 2023, there has been re-engagement between the EU and Türkiye. Despite this development, the grave domestic human rights and rule of law situation, including the non-implementation of European Court of Human Rights judgments, continues to show that the EU-Türkiye relationship still has many hurdles to overcome.
Honourable Members of the European Ϸվ, let me assure you that dialogue on the rule of law and fundamental rights is and will remain an integral part of the EU-Türkiye relationship. We will continue to impress upon Turkish interlocutors that Türkiye should ensure a safe and pluralist environment that enables the media and journalists to carry out their work independently and without fear of reprisals and dismissals. This includes ending the practice of both state and non-state agents of intimidating, interfering with and putting pressure on the media.
President. – The debate is closed.
The vote will be held tomorrow.
Written Statements (Rule 178)
Siegbert Frank Droese (ESN), schriftlich. – Heute wurde eine Entschließung im Europäischen Parlament zum inhaftierten türkischen Journalisten, Bülent Mumay, behandelt. Dabei war zu beobachten, dass die Türkei offenbar der Lieblingsfeind vieler linker und grüner EU‑Politiker ist. Dabei gehen diese Politiker davon aus, dass jeder Journalist grundsätzlich ein Opfer ist, der in der Türkei vor Gericht steht. Warum mischt sich diese EU mit seinen Politikern ständig in der Türkei ein? In meiner Heimat Deutschland sitzen Widerständler gegen das CORONA-Regime im Knast oder werden mit Berufsverbot belegt. Verweigerer der Zwangsgebühren des staatlichen Fernsehens werden ebenfalls ins Gefängnis gesteckt. Der Inlandsgeheimdienst der BRD verfolgt die Opposition mit nachrichtendienstlichen Mitteln, ein einmaliger Vorgang in Westeuropa. Damit sollte sich diese EU endlich mal beschäftigen! Warum legt man bei der Türkei auch immer besonders harte Maßstäbe an, macht aber mit den Saudis prima Geschäfte? Diese Doppelmoral zeugt von einem selektiven Demokratieverständnis und ist inakzeptabel. Die Türkei ist ein starkes und souveränes Land. Die Einmischung seitens dieser EU in innere türkische Angelegenheiten gehört beendet.