ʰɴǻԾą. – Kolejnym punktem porządku dziennego jest debata nad siedmioma projektami rezolucji w sprawie Boualema Sansala w Algierii ().
Christophe Gomart, auteur. – Madame la Présidente, chers collègues, le16novembre2024, BoualemSansal, écrivain franco-algérien de 75ans, romancier multiprimé et lauréat du Grand Prix du roman de l'Académie française en2015, a été arrêté à Alger. Extrêmement malade, il a été hospitalisé à plusieurs reprises. Sa vie est en danger. Son crime? Essayer de comprendre ce qu'il se passe dans son pays et le dire.
Cet emprisonnement n'est pas un cas isolé. Selon Amnesty International, près de 300prisonniers politiques sont détenus dans les prisons algériennes. La répression contre les journalistes, les activistes et les minorités religieuses s'est intensifiée. La semaine dernière, 47églises chrétiennes ont été fermées sous scellés. Ma connaissance de ce pays, dans mes précédentes fonctions, m'invite à vous alerter sur la dégradation inquiétante de la situation. Il est impensable de laisser ce régime intimider davantage les citoyens algériens et européens.
Une résolution du Parlement peut vraiment sauver la vie de BoualemSansal. En mai2023, nous avons obtenu par une résolution la libération du journaliste algérien IhsaneElKadi. Notre silence serait donc de la complicité. Avec François-XavierBellamy, je vous appelle à soutenir cette résolution et à voter demain midi pour la libération immédiate et sans condition du Français BoualemSansal.
En outre, l'accord qui lie l'Europe et l'Algérie, signé en2005 et dans lequel l'Algérie s'engage à respecter les principes démocratiques et les droits fondamentaux, est en cours de renouvellement. La résolution souligne que ce renouvellement, comme les fonds européens accordés, s'appuieront désormais sur les progrès démocratiques du pays.
Pour finir, je tiens à souligner que cette résolution a bénéficié, pendant la réunion de négociation d'hier, du soutien exceptionnel de l'ensemble des groupes politiques du Parlement. C'est une démonstration d'unité qui sauvera, je l'espère, la vie d'un homme juste.
Marta Temido, Autora. – Senhora Presidente, Senhor Comissário, Boualem Sansal, cidadão franco-argelino, espírito livre, escritor premiado e dissidente político, foi detido no ano passado por ter ousado exprimir-se contra a situação política e social no seu país, acusado de atentado contra a segurança do Estado. O seu ato é considerado terrorismo e ele arrisca a prisão perpétua e a pena de morte.
Esta detenção, tal como muitas outras na Argélia, levanta a questão do desrespeito pela liberdade de expressão num país, ironicamente, com assento no Conselho de Direitos Humanos das Nações Unidas no período de 2023-2025. Esta detenção, como as demais em iguais situações, não pode ser instrumentalizada por ninguém. A liberdade de expressão tem um valor intrínseco.
Por isso, hoje aqui fica o apelo deste Parlamento às autoridades da Argélia: libertação imediata de Boualem Sansal e de todos os detidos arbitrariamente por exercerem pacificamente a liberdade de expressão, alteração do uso do quadro legal do terrorismo para a repressão de liberdades fundamentais, liberdade de imprensa, liberdade na Argélia.
Helmut Brandstätter, auteur. – Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, «Je suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire». Ces mots attribués àVoltaire sont au cœur des valeurs européennes. L'arrestation de BoualemSansal viole le principe fondamental de la démocratie: la liberté d'expression. Son arrestation n'est pas un incident isolé, mais s'inscrit dans le cadre d'une répression plus large des voix dissidentes qui critiquent ce régime autoritaire: des centaines d'autres personnes ont été arrêtées pour des infractions aussi triviales qu'un hashtag antigouvernemental.
Le peuple algérien mérite de jouir des mêmes libertés et de la même prospérité que les citoyens de l'Union européenne. Ces libertés et cette prospérité sont liées; les unes causent les autres. Il est donc primordial que le code pénal algérien, un outil d'oppression, soit réformé et que l'état de droit soit respecté. La meilleure façon de commencer est de libérer tous les prisonniers politiques.
Matthieu Valet, auteur. – Madame la Présidente, depuis novembre dernier, BoualemSansal, l’un des plus grands écrivains français, est retenu comme otage politique par l’Algérie. Malgré les efforts de la diplomatie française, non seulement l’Algérie refuse de nous rendre un ressortissant que nous voulons récupérer, mais pis: désormais, elle refuse de récupérer ses propres ressortissants et délinquants dont nous ne voulons plus en France.
Rappelons qu’en cinq ans la France et l’Union européenne ont versé près d'un milliard d’euros à l’Algérie. N’ayons pas la main qui tremble face à un gouvernement algérien –et je dis bien «gouvernement»– qui humilie un des États membres de l’Europe –mon si beau pays, la France!
Ma question est donc simple, Monsieur le Commissaire: dans la résolution, j’ai senti que certains partis politiques avaient peur de mener le bras de fer avec le gouvernement algérien, notamment en conditionnant les aides financières à la libération de BoualemSansal. Notre argent vaut-il plus que la vie d’un homme? Pourquoi la voix officielle de l’Europe, prompte à faire des résolutions d’urgence pour dénoncer les violations des droits fondamentaux aux quatre coins du monde, tremblerait-elle pour faire plier l’Algérie et récupérer ce ressortissant qui est malade et qui a besoin et de l’Europe et de la France?
Catarina Vieira, author. – Madam President, dear colleagues, on 16November, 2024, French-Algerian writer Boualem Sansal was arrested, charged with national security-related offences, a charge often used by the Algerian authorities to silence government critics. His trial has shown several flaws and denial of his rights, as MrSansal was interrogated without his lawyer present.
We know the situation in Algeria is severe, with an estimated 200 regime critics being imprisoned at the moment. Journalists, critics and other Algerians struggling for democracy are under severe pressure. The EU should do more to support them, raise their cases with the authorities, speak out in public and make sure that there are strong human rights conditionalities applied for EU funds to Algeria, as for any other country. Our founding values of democracy, rule of law and human rights should be at the core of EU-Algeria relations. We must practise what we preach.
Miriam Lexmann, on behalf of the PPE Group. – MadamPresident, freedom of religion and belief is a cornerstone of human dignity and a fundamental right that must be upheld universally.
Since 2017, the government of Algeria has systematically persecuted Christian and Ahmadiyya Muslim minorities. Hundreds of individuals were arrested for their religious beliefs and activities. Many places of worship have been forcibly closed.
To illustrate the severity of these activities, in the past seven years, the Algerian Gendarmerie has forcibly shuttered over 50 churches of the Protestant Church Association.
This troubling reality is not an isolated case but a part of a broader, alarming trend of an increase in attacks against religious groups and non‑believers.
That is why it is requested, and strongly requested, to proactively and robustly respond, in line with the Article 10 of the EU Charter of Fundamental Rights.
Protecting these rights is not just a responsibility, but is a moral imperative.
Raphaël Glucksmann, au nom du groupe S&D. – Madame la Présidente, BoualemSansal dormira ce soir encore en prison. Cela fait donc 69jours et 69nuits que le grand écrivain est enfermé dans une geôle, pour avoir parlé, pour avoir écrit. 69jours et 69nuits de honte pour ses geôliers.
Chers collègues, le régime algérien, comme tous les régimes autoritaires, a peur des plumes, a peur des hommes libres. Souvenez-vous comme il a tremblé devant son peuple lors du Hirak, cette grande révolution populaire qui a montré, une fois de plus, le courage des Algériennes et des Algériens. Le régime a alors répondu par la répression et, aujourd'hui, Boualem Sansal partage le sort de nombreux autres prisonniers d'opinion, comme MohamedTadjadit, le poète du Hirak, qui vient d'être condamné à cinqans de prison pour avoir dénoncé la violence d'État et la misère sociale.
Alors, Monsieur le Commissaire, l'Europe peut aider, elle doit aider à obtenir la libération de BoualemSansal. Ne restez pas silencieux, ne restez pas apathiques, faites pression sur ses geôliers, Répétez avec nous que nous ne sommes pas libres tant que BoualemSansal dort en prison.
Bernard Guetta, au nom du groupe Renew. – Madame la Présidente, l'indignation, oui, bien sûr. L'indignation de voir l'Algérie replonger dans la censure et les arrestations d'opposants, l'indignation de la voir emprisonner un écrivain de renom, septuagénaire, détenteur, pour citer KatebYacine, de ce butin de guerre qu'est le français; l'indignation de voir l'Algérie privée de la liberté que l'indépendance lui promettait. L'indignation, oui, mais la peine plus encore.
Car mer, montagne, désert, gaz et pétrole, l'Algérie ne devrait être qu'abondance et beauté. Peu de pays ont tant de richesses naturelles et l'Algérie bénéficie en plus d'un mélange de cultures à nul autre pareil: kabyle et arabe, ottomane et française, musulmane, chrétienne et juive. L'Algérie pourrait être tout à la fois le plus universaliste des pays et la Californie, mais aujourd'hui, elle n'est hélas que le butin de prédateurs cultivant la rancœur historique afin de toujours mieux piller leur pays, le bâillonner et le ruiner.
Nathalie Loiseau (Renew). – Madame la Présidente, «Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire». Cette phrase, personne ne sait si Voltaire l'a vraiment prononcée, mais elle a traversé les siècles comme une lumière traverse la nuit. Aujourd'hui, c'est en pensant à BoualemSansal que je la prononce.
Je ne suis pas toujours d'accord avec ce qu'il a dit, ni avec là où il l'a dit, et ça n'a aucune espèce d'importance. La place d'un écrivain n'est pas en prison, BoualemSansal n'a rien à faire derrière les barreaux, c'est aussi simple que cela. Peu m'importe que ce soit la justice algérienne qui le maintient en détention; s'il était emprisonné en France ou ailleurs, je le voudrais libre de la même manière.
Je n'ai aucun compte à régler avec l'Algérie, ni aucun devoir particulier vis-à-vis d'elle. Je suis née après les indépendances et je cultive la mienne. Je vous engage tous à demander la liberté pour BoualemSansal, sans aucune arrière-pensée et sans aucune réticence, parce que ce qu'endure cet homme âgé et fragile est indigne et injuste, et parce qu'à travers lui, c'est la liberté qui est muselée, celle de plaire ou de déplaire d'un côté ou de l'autre de la Méditerranée.
Je voudrais citer, pour finir, un autre écrivain algérien, KamelDaoud: «Un pays qui traite mal ses écrivains est un pays qui rate son avenir».
Zgłoszenia z sali
Sebastian Tynkkynen (ECR). – Arvoisa puhemies, vangitun Boualem Sansalin suurin synti oli kritisoida uskontoa, jota ei saa kritisoida. Islam ei tunne sananvapautta.
Salman Rushdie yritettiin murhata reilut kaksi vuotta sitten. Iranin ajatollah oli antanut hänestä tappomääräyksen 80-luvulla. Rushdien rikos: sellaisen kirjan kirjoittaminen, jossa satiirisesti kuvattiin islamia. Jyllands-Postenin Muhammed-pilakuvat johtivat maailmanlaajuiseen kuohuntaan ja lehdestä tuli jihadistien havittelema iskukohde – pilakuvien takia. Charlie Hebdon tapauksessa islam-pilakuvilla oli vielä synkempi seuraus: joukkomurha ranskalaislehden toimituksessa.
Veriteot eivät loppuneet tähän. Myöhemmin opettaja Samuel Patyn väitettiin näyttäneen oppilailleen näitä pilapiirroksia. Puolitoista viikkoa myöhemmin pakolaisena Ranskaan saapunut muslimi leikkasi Patyn pään irti lihaveitsellä. Milloin Eurooppa on nähnyt tarpeeksi tehdäkseen johtopäätöksen, että Euroopan islamisaatio on pysäytettävä?
Rima Hassan (The Left). – Madame la Présidente, chers collègues, depuis le début de ce mandat, notre groupe demande sans cesse la mise à l’ordre du jour de résolutions d’urgences sur des grandes tragédies de notre temps: la guerre motivée par le pillage des ressources en RDC, le nettoyage ethnique au Soudan ou encore le génocide en Palestine.
Pour cette plénière, c’est l’alliance de la droite et de l’extrême droite qui ont mis à l’ordre du jour un sujet pourtant franco-algérien, sur fond de tensions diplomatiques entre la France et plusieurs pays africains anciennement colonisés, qu’elle peine à considérer d’égal à égal sans qu’ils aient à dire merci.
Diplômé de l’École polytechnique d’Alger et ancien haut fonctionnaire du ministère de l’industrie, l’écrivain controversé BoualemSansal est présenté ici comme un homme des Lumières. Dans les faits, il défend des thèses identitaires d’extrême droite et ne s’est pas fait remarquer par son soutien au mouvement populaire et démocratique du Hirak, qui a pourtant mobilisé des millions d’Algériens et d’Algériennes.
Boualem Sansal n’a pas été arrêté pour ses œuvres d’écrivain, mais pour ses propos sur la colonisation algérienne. Les droits fondamentaux de M.Sansal doivent bien entendu être garantis. Mais comment justifier la remise en cause de l’accord UE-Algérie demandé par cette résolution quand rien n’a été fait pour l’accord d’association UE-Israël?
(Koniec zgłoszeń z sali)
Magnus Brunner, Member of the Commission. – Madam President, honourable Members of Ϸվ, thank you for this very rich and intensive debate that actually confirms the importance that the European Union gives to human rights, also, and including in its relations, actually, with partner countries. This is also the case, of course, for our relations with Algeria.
The respect for human rights and fundamental freedoms, including the freedom of expression constitutes, in fact, a key element of our relations with this country, and it has been enshrined in the EU-Algeria Association Agreement and also reinforced after that in our partnership priorities.
Algeria is a close neighbour and an important partner of the European Union, with which we must, of course, maintain an open dialogue based on mutual respect also, and therefore the arrest of Boualem Sansal constitutes a very worrying signal, especially in a country whose constitution explicitly protects, actually, freedom of expression. We are, of course, closely following this case in full coordination with the French authorities, and continue to share our concerns in this regard also with the Algerian authorities.
Concerns also extend to the right to a fair trial, which implies a fair and public hearing by an independent and impartial court and Boualem Sansal's age and health conditions should also be taken into consideration, and would definitely justify at least his provisional release. The decision by the Algiers court in December to reject this request should be definitely reconsidered.
The article in the Algerian Penal Code, based on which Boualem Sansal is apparently charged, is very vague also and subject to various interpretations. We remain really hopeful that the Algerian judicial authorities will eventually consider that the facts that have motivated the arrest of Boualem Sansal are protected by the right of freedom of expression.The right to a fair justice also implies reasonable timing. This is fundamental, and even more in the case of a person who is 75 years old, seriously ill also, and has already been imprisoned for more than three months.
So, honourable Members, to conclude, I would like to assure you that human rights, of course, will remain a fundamental part of our dialogue at all levels with Algerian authorities and that we will remain fully engaged in the case of Boualem Sansal.
ʰɴǻԾą. – Zamykam debatę.
Głosowanie nad tym punktem porządku obrad odbędzie się w dniu jutrzejszym, 23 stycznia 2025 r.