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Proposition de résolution - B10-0083/2025Proposition de résolution
B10-0083/2025

PROPOSITION DE RÉSOLUTIONsur la situation au Venezuela à la suite de l’usurpation de la présidence le10janvier2025

20.1.2025-()

déposée à la suite de déclarations du Conseil et de la Commission
conformément à l’article136, paragraphe2, du règlement intérieur

Carlo Fidanza, Adam Bielan, Mariusz Kamiński, Alberico Gambino, Waldemar Tomaszewski, Joachim Stanisław Brudziński, Diego Solier, Rihards Kols, Ondřej Krutílek, Jaak Madison, Nora Junco García, Şerban Dimitrie Sturdza, Sebastian Tynkkynen, Veronika Vrecionová, Małgorzata Gosiewska, Jadwiga Wiśniewska, Alexandr Vondra
au nom du groupeECR

Voir aussi la proposition de résolution communeRC-B10-0064/2025

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B10-0083/2025
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B10-0083/2025
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10‑0083/2025

Résolution du Parlement européen sur la situation au Venezuela à la suite de l’usurpation de la présidence le10janvier2025

()

Le Parlement européen,

vu ses résolutions antérieures sur le Venezuela,

vu la déclaration du10janvier2025 de la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, au nom de l’Union européenne, sur les événements du 10janvier2025,

vu la déclaration du 10janvier2025 des ministres des affaires étrangères des pays du G7, à savoir le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, le Royaume-Uni et les États-Unis d’Amérique, ainsi que de la haute représentante de l’Union européenne sur le manque de légitimité démocratique de l’investiture présidentielle au Venezuela,

vu la déclaration du département d’État des États-Unis du 10janvier2025 intitulée «Condemning Nicolás Maduro’s illegitimate attempt to seize power in Venezuela and announcing new actions against Maduro and his representatives and to support the Venezuelan people» (Condamnation de la tentative illégitime de Nicolás Maduro de saisir le pouvoir au Venezuela et annonce de nouvelles actions à l’encontre de Maduro et de ses représentants et en soutien du peuple vénézuélien),

vu les rapports et les déclarations de la mission internationale indépendante d’établissement des faits des Nations unies sur la République bolivarienne du Venezuela concernant la situation du pays après l’élection présidentielle,

vu le rapport de la Commission interaméricaine des droits de l’homme du 27décembre2024 intitulée «Graves violaciones a los Derechos humanos en el contexto electoral» (Graves violations des droits de l’homme dans le contexte électoral),

vu la déclaration de l’équipe d’observateurs des élections du Carter Center sur les élections au Venezuela,

vu le statut de Rome de la Cour pénale internationale(CPI),

vu la Constitution du Venezuela,

vu l’article136, paragraphe2, de son règlement intérieur,

A.considérant que les élections présidentielles du 28juillet2024 au Venezuela n’ont pas été organisées dans le respect des normes internationales minimales requises pour la crédibilité du processus et que les principes de pluralisme politique, de démocratie, de transparence et d’état de droit ont été bafoués;

B.considérant que, ces derniers mois, les autorités vénézuéliennes ont refusé de publier les chiffres officiels provenant des bureaux de vote, ce qui a empêché de vérifier les résultats annoncés et de les reconnaître comme représentant la volonté du peuple;

C.considérant que, le 10janvier2025, malgré une large opposition et le fait que la communauté internationale n’avait pas reconnu sa victoire lors de l’élection présidentielle du 28juillet, Nicolás Maduro a prêté serment pour un troisième mandat consécutif de président, le mettant ainsi en position de gouverner le Venezuela pendant les six prochaines années;

D.considérant que Maduro a assumé un nouveau mandat sans pouvoir prouver clairement le soutien apporté à son élection et sans la moindre transparence ni le moindre respect des droits civils et politiques du peuple vénézuélien; que le président élu Edmundo González Urrutia a été contraint à l’exil après l’émission d’un mandat d’arrêt à son encontre et que sa vie et celles de ses proches ont fait l’objet de graves menaces, ce qui l’a empêché de prendre ses fonctions de président légitime et démocratiquement élu du Venezuela;

E.considérant que la mission internationale indépendante d’établissement des faits des Nations unies, dans son dernier rapport au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, a déterminé que l’appareil répressif du pays restait pleinement opérationnel et a documenté la répression violente des manifestations à la suite de l’élection présidentielle du 28juillet, qu’elle a décrite comme l’une des crises les plus graves à l’encontre des droits de l’homme dans l’histoire récente du pays;

F.considérant que, depuis l’élection présidentielle, plus de 2400 personnes, dont des citoyens de l’Union et des binationaux tels que Williams Dávila et Américo de Grazia, deux personnalités de l’opposition bien connues, ainsi que des responsables politiques, des maires, des journalistes et des militants des droits de l’homme, ont été arrêtés, tandis que 200personnes ont été blessées et 28 ont perdu la vie; que, selon les dernières données de l’organisation non gouvernementale (ONG) Foro Penal, 1849personnes sont toujours en détention pour des raisons politiques et sont confrontées à de multiples irrégularités et restrictions portant atteinte à leurs droits à l’alimentation, à la santé et à l’accès aux garanties juridiques essentielles dans des procédures juridiques en cours;

G.considérant qu’à l’approche de la cérémonie d’investiture, l’emprisonnement de journalistes et de dirigeants et militants du parti d’opposition a repris par dizaines, parmi lesquels Rafael Tudares, le gendre d’Edmundo González Urrutia, Enrique Márquez, ancien candidat à la présidence, et des citoyens de l’Union tels qu’Alberto Trentini, un travailleur d’ONG italien arrêté au Venezuela en novembre2024 sans accusations formelles prononcées à son encontre; que de nombreuses personnes sont toujours portées disparues ou ont disparu;

H.considérant que le régime a déployé 20000agents de forces d’opérations spéciales, dont une nouvelle unité de réaction rapide mise en place ces derniers mois; que des points de contrôle ont été mis en place et que des drones sont utilisés pour surveiller les rues, en particulier dans la capitale;

I.considérant que, le 9janvier2025, juste avant l’investiture contestée de Maduro, la dirigeante de l’opposition vénézuélienne María Corina Machado s’est présentée publiquement pour la première fois après être restée cachée pendant 133jours, lors d’une manifestation à Caracas, et qu’elle a été arrêtée au moment où elle quittait ce rassemblement par des policiers armés qui ont tiré sur sa délégation; qu’elle a ensuite été libérée;

J.considérant que le prix Sakharov 2024 pour la liberté de l’esprit a été décerné à María Corina Machado, qui avait été contrainte de se cacher par crainte de représailles du régime Maduro, et au président élu Edmundo González Urrutia; que ce prix rend également hommage à tous les Vénézuéliens qui résistent à l’injustice et à l’oppression et se battent pour la liberté et la démocratie;

K.considérant que, selon l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, plus de 7,7millions de Vénézuéliens ont quitté le pays depuis 2014, ce qui représente le plus grand exode de l’histoire récente de l’Amérique latine et l’une des plus grandes crises de déplacement au monde;

L.considérant que, le 13janvier2025, dans le cadre d’une action unilatérale, le Venezuela a annoncé qu’il limiterait le nombre de diplomates accrédités de France, d’Italie et des Pays-Bas;

M.considérant que l’Union européenne, le Canada, le Royaume-Uni et les États-Unis ont imposé de nouvelles sanctions à des hauts fonctionnaires partisans de Maduro qui sont responsables d’atteintes à la démocratie, à l’état de droit ou aux droits de l’homme au Venezuela; que ces mesures visent à intensifier les efforts internationaux pour maintenir la pression sur Maduro et ses représentants et n’ont d’incidences ni sur le peuple vénézuélien ni sur l’économie du pays;

1.déplore que Maduro ait assumé un nouveau mandat sans pouvoir prouver clairement le soutien apporté à son élection et sans la moindre transparence ni le moindre respect des droits civils et politiques du peuple vénézuélien;

2.demande à l’Union et à ses États membres, ainsi qu’à la communauté internationale, de continuer à œuvrer en faveur d’une transition pacifique et démocratique au Venezuela afin que la préférence exprimée par le peuple vénézuélien pour le président élu Edmundo González Urrutia et leurs aspirations légitimes à la liberté et à la démocratie puissent enfin se concrétiser;

3.se félicite que plusieurs États démocratiques aient déjà reconnu le nouveau président élu Edmundo González Urrutia; prie instamment les autorités vénézuéliennes de retirer le mandat d’arrêt injustifié émis à l’encontre du président élu González Urrutia;

4.salue la résilience de l’opposition démocratique et l’engagement du peuple vénézuélien en faveur de la démocratie face à la répression et à l’adversité; réaffirme son soutien à la volonté du peuple vénézuélien telle qu’exprimée lors du scrutin, ainsi qu’au rétablissement pacifique de la démocratie au Venezuela et à la libération de tous les prisonniers politiques injustement détenus;

5.demande instamment au régime de rétablir l’ordre constitutionnel, la séparation des pouvoirs et l’indépendance des branches du gouvernement; condamne fermement les violences ainsi que les arrestations et les détentions arbitraires, qui ont fait des morts et des blessés, commencées après les élections et qui restent d’actualité, et exprime ses sincères condoléances aux proches des victimes; exhorte les autorités vénézuéliennes à mettre un terme à toutes les violations des droits de l’homme et à en traduire en justice les auteurs, ainsi qu’à garantir le respect plein et entier des libertés fondamentales et des droits de l’homme;

6.insiste une nouvelle fois sur le droit de tous les Vénézuéliens de manifester pacifiquement et d’exprimer librement leurs opinions politiques sans crainte de représailles; réitère sa demande en faveur de la libération immédiate et inconditionnelle de tous les dirigeants politiques et sociaux, prisonniers politiques et manifestants pacifiques arrêtés arbitrairement;

7.se déclare préoccupé par l’arrestation, le 9janvier2025, de María Corina Machado, dirigeante de l’opposition vénézuélienne, qui a été violemment interceptée et arrêtée brièvement après avoir mené une manifestation pacifique à Caracas, lors de sa première comparution publique après des mois forcée à se cacher;

8.souligne que les Vénézuéliens sont confrontés à une crise humanitaire et à une répression de l’État permanentes et continuent de fuir le pays en quête de meilleures conditions de vie et de sécurité; se déclare préoccupé par les répercussions sur la stabilité et la prospérité dans la région, y compris dans les pays voisins;

9.déplore la dernière décision unilatérale des autorités vénézuéliennes de réduire considérablement le personnel diplomatique accrédité de France, d’Italie et des Pays-Bas; invite instamment les autorités vénézuéliennes à respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international, notamment la convention de Vienne sur les relations diplomatiques et la convention de Vienne sur les relations consulaires;

10.prend acte du fait que le régime vénézuélien n’a pas respecté et pleinement mis en œuvre l’accord de la Barbade en ce qui concerne les élections présidentielles, ce qui rend impossible la tenue d’élections libres et régulières;

11.demande la levée immédiate et inconditionnelle de la déchéance de mandat de 15ans qui a été imposée à María Corina Machado, lauréate du prix Sakharov 2024, qui continue d’être contrainte de se cacher par crainte de représailles du régime Maduro, et la levée des interdictions imposées à d’autres personnalités de l’opposition politique, afin de leur permettre de se présenter aux élections;

12.déplore l’alignement du Venezuela sur la Russie, la Chine, l’Iran, la Corée du Nord, Cuba, le Nicaragua et d’autres régimes dictatoriaux;

13.salue la décision de l’Union européenne, du Canada, du Royaume-Uni et des États-Unis d’imposer de nouvelles sanctions à des hauts fonctionnaires partisans de Maduro qui sont responsables d’atteintes à la démocratie, à l’état de droit ou aux droits de l’homme au Venezuela;

14.soutient pleinement les enquêtes de la CPI sur les nombreux crimes et actes de répression commis par le régime vénézuélien et demande à l’Union de soutenir les enquêtes sur les allégations de crimes contre l’humanité perpétrés dans le pays afin que les responsables répondent de leurs actes;

15.charge sa Présidente de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à lavice-présidente de la Commission et haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, au Secrétaire général de l’Organisation des États américains, au Secrétaire général des Nations unies et aux autorités vénézuéliennes.

Dernière mise à jour: 22 janvier 2025
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