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Index
Textes adoptés
Jeudi 28 novembre 2024-Strasbourg
Hong Kong, notamment les cas de Jimmy Lai et des 45 militants récemment condamnés en vertu de la loi sur la sécurité nationale
La répression croissante et systématique contre les femmes en Iran
Le rétrécissement de l’espace dévolu à la société civile au Cambodge, en particulier le cas de l’organisation de défense des droits des travailleurs CENTRAL
L’aggravation de la crise démocratique en Géorgie à la suite des récentes élections législatives et des allégations de fraude électorale
Renforcer le soutien indéfectible de l’UE à l’Ukraine contre la guerre d’agression menée par la Russie et la coopération militaire croissante entre la Corée du Nord et la Russie

Hong Kong, notamment les cas de Jimmy Lai et des 45 militants récemment condamnés en vertu de la loi sur la sécurité nationale
PDF116kWORD44k
Résolution du Parlement européen du 28 novembre 2024 sur HongKong, notamment les cas de JimmyLai et des 45militants récemment condamnés en vertu de la loi sur la sécurité nationale ()
P10_TA(2024)0051RC-B10-0208/2024

Le Parlement européen,

–vu ses résolutions antérieures sur HongKong et la Chine,

–vu l’article150, paragraphe5, et l’article136, paragraphe4, de son règlement intérieur,

A.considérant que, à la suite de l’instauration de la loi sur la sécurité nationale et de l’ordonnance sur la sauvegarde de la sécurité nationale, les libertés fondamentales et l’état de droit se sont détériorés à HongKong; que la Chine a enfreint les déclarations communes sino-britannique et sino-portugaise, le principe «un pays, deux systèmes» et le pacte international relatif aux droits civils et politiques; que plus de 200personnes ont été arrêtées en vertu de la loi sur la sécurité nationale;

B.considérant que JimmyLai est détenu depuis2020 sur la base d’accusations forgées de toutes pièces; que son procès s’est ouvert en2023 après plusieurs reports; qu’il nie les charges qui pèsent contre lui et risque la réclusion à vie; que son avocat britannique s’est vu refuser l’autorisation de le représenter;

C.considérant que, dans l’affaire appelée «HongKong47», 45responsables politiques, militants et journalistes pro-démocratie ont été condamnés pour subversion, pour avoir organisé des élections primaires non officielles; que ces procès ont été les plus grands procès en matière de sécurité nationale à ce jour;

D.considérant que les prisonniers politiques de HongKong subissent des conditions difficiles, qui affectent souvent leur santé, au cours de longues périodes de détention provisoire, comme dans le cas de Lai, âgé de 76ans, qui souffre de diabète et s’est vu refuser la communion en prison;

E.considérant que les médias indépendants de HongKong ont été contraints de cesser leurs activités et que deux journalistes appartenant à des médias aujourd’hui disparus, ChungPui-kuen et PatrickLam, ont été condamnés pour «publications séditieuses»; que la place de HongKong dans le classement mondial de la liberté de la presse a considérablement reculé;

1.dénonce la condamnation de militants pro-démocratie pour atteinte à la sécurité nationale, en violation du droit international; demande l’abrogation de la loi sur la sécurité nationale et de l’ordonnance sur la sauvegarde de la sécurité nationale; déplore la dégradation des libertés fondamentales à HongKong;

2.prie instamment le gouvernement de HongKong de libérer immédiatement et sans condition tous les militants pro-démocratie, y compris Lai et Chung, et d’abandonner toutes les accusations qui pèsent contre eux;

3.condamne l’application extraterritoriale de la loi sur la sécurité par les autorités chinoises et de HongKong contre les communautés de la diaspora au sein de l’Union européenne; demande aux États membres de suspendre les traités d’extradition en vigueur avec la Chine et HongKong;

4.condamne l’exploitation de la position de Hong Kong dans le commerce mondial pour contourner les sanctions internationales imposées à la Russie, à l’Iran et à la Corée du Nord, notamment grâce à la fourniture de technologies de pointe, au commerce de pétrole et à la prestation de services financiers;

5.invite le SEAE et les États membres à avertir la Chine que ses actions à HongKong auront des répercussions sur les relations entre l’Union et la Chine; invite le Conseil à revoir ses conclusions de2020 sur HongKong et à imposer des sanctions ciblées à JohnLee et aux autres fonctionnaires chinois et de HongKong responsables de violations des droits de l’homme, à révoquer le traitement douanier favorable à HongKong et à revoir le statut du bureau économique et commercial de HongKong à Bruxelles; prie instamment les États membres de saisir la Cour internationale de justice pour contester la décision chinoise d’imposer la loi sur la sécurité nationale à HongKong et à Macao;

6.demande la création d’un fonds de défense juridique de l’Union pour soutenir les militants pro-démocratie à HongKong, l’intensification, par le bureau de l’Union européenne à HongKong, des visites dans les prisons et de l’observation des procès, et la mise en place d’un point de contact pour les droits de l’homme;

7.demande à HongKong de permettre aux journalistes de travailler librement et prie instamment le SEAE d’œuvrer en faveur de la liberté de la presse à HongKong;

8.charge sa Présidente de transmettre la présente résolution aux institutions de l’Union européenne, à la Chine et à la région administrative spéciale de HongKong.


La répression croissante et systématique contre les femmes en Iran
PDF115kWORD44k
Résolution du Parlement européen du 28 novembre 2024 sur la répression croissante et systématique contre les femmes en Iran ()
P10_TA(2024)0052RC-B10-0188/2024

Le Parlement européen,

–vu l’article150, paragraphe5, et l’article136, paragraphe4, de son règlement intérieur,

A.considérant que les violations systématiques des droits des femmes par la République islamique d’Iran et sa «police des mœurs» n’ont pas diminué sous la présidence de MassoudPezeshkian;

B.considérant que le gouvernement iranien a instauré l’obligation de porter le voile en1983; que la loi sur «la protection de la famille par la promotion de la culture du hidjab et de la chasteté» a été approuvée par le Conseil des gardiens en septembre2024 et renforcera encore la répression exercée par le gouvernement contre les femmes; que les femmes qui ne portent pas de voile dans l’espace public sont souvent harcelées, emprisonnées, torturées et même tuées;

C.considérant qu’AhouDaryaei a été harcelée par les forces de sécurité à l’université pour une prétendue violation de l’obligation de porter le voile; que, dans un courageux acte de défi, elle a retiré ses autres vêtements en signe de protestation avant d’être arrêtée et qualifiée, comme d’innombrables autres femmes, de «mentalement inapte» puis enfermée dans un établissement psychiatrique;

D.considérant que le gouvernement iranien a fait part de son intention d’ouvrir une prétendue clinique pour y traiter les femmes qui défient les lois strictes sur le hidjab; que la pathologisation de la résistance s’inscrit dans le contexte des efforts systématiques déployés par les autorités iraniennes afin d’étouffer l’autonomie des femmes et de punir les personnes qui s’opposent aux lois discriminatoires telles que celles relatives au port du voile obligatoire et à la ségrégation de genre;

E.considérant que le mémorandum de1991 sur «la question baha’ie», signé par le guide suprême, l’ayatollah AliKhamenei, demande que «les progrès et le développement» de la communauté baha’ie soient «bloqués»; qu’en mars-avril2024, au moins 72 des 93Baha’is convoqués par la justice ou emprisonnés étaient des femmes;

1.condamne fermement la répression croissante et systématique exercée contre les femmes en Iran au moyen de lois et de réglementations qui restreignent lourdement leurs libertés et leurs droits; déplore l’arrestation d’AhouDaryaei par les autorités, qui l’ont qualifiée de «mentalement inapte», et son internement dans un établissement psychiatrique; estime que la répression consistant à enfermer dans des établissements psychiatriques les femmes qui se rebellent politiquement constitue un acte de torture;

2.prie instamment les autorités iraniennes d’abroger toutes les lois discriminatoires à l’égard des femmes et des filles, ainsi que de supprimer d’urgence la «police des mœurs» et tous les autres organismes répressifs;

3.condamne fermement la persécution des minorités ethniques et religieuses; demande la libération immédiate et inconditionnelle de tous les défenseurs des droits des femmes et de toutes les victimes de détentions arbitraires, notamment des femmes baha’ies NedaEmadi et ParastouHakim, ainsi que des ressortissants de l’Union;

4.demande une nouvelle fois au Conseil de classer le Corps des gardiens de la révolution islamique parmi les organisations terroristes, en faisant observer que les fondements juridiques nécessaires sont désormais fournis par l’arrêt du tribunal régional supérieur de Düsseldorf sur l’attaque contre la synagogue de Bochum en2022;

5.exhorte le gouvernement iranien à accorder un accès sans restriction à la mission d’information des Nations unies et à la rapporteure spéciale sur la situation des droits de l’homme en Iran; demande que le mandat de cette mission soit renouvelé et étendu afin d’y inclure un mécanisme d’établissement des responsabilités;

6.invite l’Union européenne et ses États membres à soutenir le mouvement «Femme, vie, liberté»;

7.charge sa Présidente de transmettre la présente résolution à la Commission, au Conseil, au vice-président de la Commission européenne/haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, ainsi qu’à l’Assemblée consultative islamique et au bureau du Guide suprême de la République islamique d’Iran.


Le rétrécissement de l’espace dévolu à la société civile au Cambodge, en particulier le cas de l’organisation de défense des droits des travailleurs CENTRAL
PDF116kWORD44k
Résolution du Parlement européen du 28 novembre 2024 sur le rétrécissement de l’espace dévolu à la société civile au Cambodge, en particulier le cas de l’organisation de défense des droits des travailleurs CENTRAL ()
P10_TA(2024)0053RC-B10-0190/2024

Le Parlement européen,

–vu ses résolutions antérieures sur le Cambodge,

–vu l’article150, paragraphe5, et l’article136, paragraphe4, de son règlement intérieur,

A.considérant que l’espace dévolu à la société civile cambodgienne se réduit depuis2017, étant donné que les autorités et organisations cambodgiennes s’alignent sur le gouvernement pour cibler les syndicats, les opposants politiques, les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes, les organisations de défense des droits des travailleurs et les défenseurs de l’environnement, y compris les organisations «CENTRAL» (Centre pour l’alliance du travail et des droits de l’homme), «Equitable Cambodia» (Cambodge équitable) et «Mère nature Cambodge» (Mother Nature Cambodia);

B.considérant que CENTRAL a publié une évaluation du programme «Better Factories Cambodia» de l’OIT, qui a mis en évidence les violations généralisées de la liberté d’association, le non-respect des normes internationales du travail et les efforts déployés par le gouvernement pour réduire au silence les voix indépendantes; qu’à la suite de ce rapport, CENTRAL et son gestionnaire de programme, KhunTharo, ont subi des menaces juridiques et un harcèlement, le tout sans fondement;

1.condamne le rétrécissement de l’espace dévolu à la société civile au Cambodge; demande la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, militants et journalistes –y compris MechDara journaliste primé–, des défenseurs des droits de l’homme et des autres acteurs de la société civile détenus pour des motifs politiques; demande la fin immédiate des répressions et du harcèlement que subissent les acteurs de la société civile;

2.invite les autorités cambodgiennes à rejeter toutes les accusations motivées par des considérations politiques à l’encontre de CENTRAL et de ses membres, à mettre un terme aux audits et aux campagnes de dénigrement à caractère politique, et à respecter le rôle des organisations de la société civile, y compris Equitable Cambodia et Mother Nature Cambodia, dans la promotion des droits du travail et des droits de l’homme ainsi que dans la défense de l’environnement;

3.prie instamment les autorités cambodgiennes de modifier la loi sur les syndicats, la loi sur les associations et les organisations non gouvernementales (LANGO) et toute autre législation pertinente afin de les aligner sur les normes internationales en matière de droits de l’homme et de droit du travail, en garantissant la protection des travailleurs et de la société civile;

4.invite les entreprises opérant dans l’Union qui s’approvisionnent au Cambodge à exercer un devoir de vigilance rigoureux en matière de droits de l’homme dans leurs chaînes d’approvisionnement, à s’assurer que leurs pratiques d’approvisionnement sont responsables et à tirer parti de leur influence pour promouvoir et défendre les droits des travailleurs;

5.invite la Commission et les États membres à évaluer les modifications apportées aux préférences tarifaires (dans le cadre du régime «Tout sauf les armes») motivées par la non-coopération du gouvernement cambodgien en matière de réparation et de prévention des violations des droits de l’homme, ainsi qu’à envoyer un message clair selon lequel l’amélioration des droits de l’homme et la préservation des libertés de la société civile sont des conditions préalables à la coopération économique, au commerce et aux investissements;

6.prie instamment l’Union européenne et ses États membres d’étudier plus avant l’adoption d’instruments multilatéraux ambitieux et efficaces dans le domaine des entreprises et des droits de l’homme, et d’échanger à ce sujet;

7.demande à l’Union et à la communauté internationale de prendre des mesures immédiates et efficaces, y compris des sanctions ciblées à l’encontre des responsables de la répression politique, afin d’exercer une pression sur le gouvernement cambodgien jusqu’à la libération de tous les prisonniers politiques;

8.invite les États membres et le SEAE à accroître toutes les formes de soutien, y compris financier, en faveur de la société civile cambodgienne et à assurer la protection des défenseurs des droits de l’homme, des représentants de la société civile et des membres de l’opposition persécutés;

9.charge sa Présidente de transmettre la présente résolution aux institutions de l’Union européenne, aux États membres, aux autorités cambodgiennes ainsi qu’au secrétariat de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est.


L’aggravation de la crise démocratique en Géorgie à la suite des récentes élections législatives et des allégations de fraude électorale
PDF138kWORD54k
Résolution du Parlement européen du 28 novembre 2024 sur l’aggravation de la crise démocratique en Géorgie après les récentes élections législatives et des allégations de fraude électorale ()
P10_TA(2024)0054RC-B10-0179/2024

Le Parlement européen,

–vu ses résolutions antérieures sur la Géorgie, en particulier celle du 9octobre2024 sur le recul démocratique et les menaces pesant sur le pluralisme politique en Géorgie(1),

–vu l’accord d’association entre l’Union européenne et la Communauté européenne de l’énergie atomique et leurs États membres, d’une part, et la Géorgie, d’autre part(2),

–vu la déclaration sur les constats et conclusions préliminaires de la mission internationale d’observation des élections (MIOE) menée par le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH) de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) au sujet des élections législatives qui se sont déroulées en Géorgie le 26octobre2024, ainsi que la déclaration du chef de la délégation d’observation des élections du Parlement européen,

–vu la déclaration du 29octobre2024 du haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, sur les évolutions récentes à la suite des élections législatives en Géorgie, ainsi que la déclaration commune du 27octobre2024 du haut représentant et de la Commission sur les élections législatives en Géorgie,

–vu la déclaration commune d’EmmanuelMacron, président de la République française, d’OlafScholz, chancelier de la République fédérale d’Allemagne, et de DonaldTusk, Premier ministre de la République de Pologne, du 7novembre2024 sur la situation en Géorgie,

–vu la déclaration commune du 28octobre2024 du président de la commission des affaires étrangères, du président de la délégation pour les relations avec le Caucase du Sud et du président de la délégation à l’Assemblée parlementaire Euronest sur les élections législatives en Géorgie,

–vu la déclaration commune du 28octobre2024 des ministres de l’Union européenne sur les élections législatives en Géorgie,

–vu la déclaration commune du 6novembre 2024 du groupe des Amis pour la Géorgie, qui représente les parlements européens, intitulée «Sur une commission d’enquête internationale sur les irrégularités des élections en Géorgie»,

–vu le statut de pays candidat à l’adhésion à l’Union accordé à la Géorgie par le Conseil européen lors de son sommet des 14 et 15décembre 2023,

–vu la communication de la Commission du 30octobre2024 intitulée «Communication de 2024 sur la politique d’élargissement de l’UE» (), qui comprend un premier rapport de suivi sur la Géorgie,

–vu l’article136, paragraphes2 et4, de son règlement intérieur,

A.considérant que des élections législatives se sont tenues le 26octobre2024 en Géorgie; que les mois ayant précédé les élections ont été marqués par d’importantes atteintes à la démocratie en Géorgie, notamment l’adoption précipitée d’une législation antidémocratique critiquée par les Nations unies, la Commission européenne pour la démocratie par le droit (Commission de Venise) et l’Union européenne; que la période préélectorale n’a pas respecté les normes démocratiques car le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, et les autorités ont agi de façon à entretenir un climat de peur, notamment par l’arrestation et l’intimidation de responsables politiques de l’opposition, de dirigeants de la société civile, de journalistes, de chercheurs et d’autres personnes critiques à l’égard du gouvernement, par des perquisitions à leur domicile et des actes de violence à leur encontre;

B.considérant qu’au cours de la campagne, le parti du Rêve géorgien au pouvoir a exploité la crainte naturelle de la société géorgienne à l’égard de la guerre en répétant qu’il était le «parti de la paix» et en prétendant que l’opposition entraînerait le pays dans une guerre avec la Russie sous les ordres de l’Occident, qu’une rhétorique complotiste qualifie de «parti de la guerre mondiale»; que les dirigeants de la Fédération de Russie et ses propagandistes ont ouvertement soutenu le Rêve géorgien avant et après les élections; que les hauts dirigeants du parti au pouvoir ont déclaré publiquement, au cours de la campagne, leur intention d’interdire les principaux partis d’opposition à la suite des élections, suscitant des inquiétudes quant à l’équité et à l’inclusivité du processus politique;

C.considérant que les élections législatives géorgiennes du 26octobre 2024 proposaient un choix entre plusieurs candidats, mais qu’elles ont été entachées de graves irrégularités, des rapports documentés faisant état de manipulation des votes et de répression des libertés des électeurs, notamment par l’achat de voix, le harcèlement des observateurs, l’exclusion des médias des bureaux de vote, l’intimidation d’électeurs à l’intérieur et à l’extérieur des bureaux de vote, le traçage des électeurs et la confiscation des documents d’identité dans les zones rurales–qui ont ensuite été remis à des militants fidèles du parti au pouvoir pour qu’ils votent–, le transport organisé des électeurs, les discours haineux, l’accès insuffisant des citoyens géorgiens à l’étranger au scrutin, et des écarts improbables dans la participation électorale des femmes et des hommes dans les circonscriptions rurales; que les employés du secteur public et les bénéficiaires de prestations sociales ont subi des pressions les contraignant à soutenir le parti au pouvoir;

D.considérant que les observateurs internationaux ont relevé l’aggravation des clivages politiques et le déséquilibre important de la répartition des moyens financiers, mais aussi les nombreux avantages dont a bénéficié le parti au pouvoir, et qui ont rendu les conditions de concurrence encore plus inégales qu’elles ne l’étaient déjà; qu’un certain laxisme et des inquiétudes quant à l’impartialité et à l’instrumentalisation politique de l’organe de contrôle ont pesé sur l’efficacité du contrôle financier de la campagne;

E.considérant que c’est lors des élections législatives géorgiennes du 26octobre 2024 qu’ont été utilisés pour la première fois, dans l’ensemble du pays, un système proportionnel et des dispositifs électroniques d’identification des électeurs et de comptage des votes; que ces technologies ont suscité des inquiétudes quant à la transparence, au secret des votes et à l’absence de vérification indépendante;

F.considérant que les récentes modifications du code électoral, notamment la suppression des quotas hommes-femmes, ont modifié la composition de la commission électorale centrale (CEC) et, parallèlement à l’entrée en vigueur de la «loi sur la transparence de l’influence étrangère», ont restreint les libertés fondamentales, stigmatisé les organisations de la société civile et porté atteinte à l’intégrité des institutions démocratiques géorgiennes;

G.considérant que des missions géorgiennes d’observation des élections, indépendantes et respectées, ont conclu que les élections ne reflétaient pas la véritable volonté du peuple géorgien en raison d’une combinaison de coercition préélectorale, de manipulation le jour du scrutin et de restriction de l’accès des observateurs; qu’un système de confiscation des cartes d’identité, de collecte de données et de présence non autorisée a créé un environnement coercitif et renforcé la complicité des acteurs étatiques dans la facilitation de la fraude électorale; que le principe du secret du vote a été massivement violé le jour du scrutin; que les élections ont été truquées au moyen d’intimidations des électeurs, d’obstructions à l’observation et de manipulations des procédures électorales, et ne peuvent être considérées comme libres et équitables;

H.considérant que les anomalies généralisées constatées dans la participation des électeurs et la proportion des votes exprimés en faveur du parti au pouvoir confirment les nombreux rapports faisant état de malversations électorales;

I.considérant que presque tous les sondages réalisés avant les élections indiquaient que le Rêve géorgien n’atteindrait pas la majorité; que l’écart entre les sondages réalisés avant les élections et les résultats électoraux annoncés par la CEC ne peut s’expliquer par une marge d’erreur statistique;

J.considérant que la présidente de la Géorgie, Salomé Zourabichvili, a publiquement condamné les élections en les qualifiant de truquées, refusé de reconnaître la validité du résultat et demandé l’ouverture d’une enquête internationale ainsi que de nouvelles élections; que la présidente a affirmé que reconnaître le résultat reviendrait à «accepter la soumission de la Géorgie à la Russie» et a qualifié le processus électoral d’«opération spéciale russe»; que les quatre coalitions d’opposition qui ont dépassé le seuil électoral ont rejeté les résultats des élections et refusé de légitimer le parlement élu; que quatre blocs de l’opposition–le Mouvement national uni, la Coalition pour une Géorgie forte, la Coalition pour le changement et le parti Pour la Géorgie de Guiorgui Gakharia–ont renoncé à leurs mandats parlementaires et ont refusé de se joindre à la 11elégislature du parlement, arguant que les élections législatives du 26octobre 2024 étaient illégitimes; que le 13novembre2024, IrakliKobakhidze, Premier ministre de Géorgie, a confirmé ses déclarations d’août et répété son intention d’interdire constitutionnellement les principaux partis d’opposition s’ils refusent de siéger au Parlement; que la Géorgie connaît dès lors une crise constitutionnelle;

K.considérant que le nouveau parlement a été convoqué le 25novembre2024 sans la participation de membres de l’opposition; que la présidente Salomé Zourabichvili a déclaré, au sujet de la session inaugurale du parlement, qu’«aujourd’hui, le Parlement géorgien n’existe plus», étant donné que le Rêve géorgien a «piétiné la Constitution»;

L.considérant que, dans sa déclaration ayant suivi les élections, le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission (HR/VP) a rappelé que les observateurs internationaux avaient déclaré que les élections n’avaient pas été libres et régulières, a demandé l’ouverture d’une enquête transparente sur les irrégularités et les pressions et intimidations qu’ont subies les électeurs, et a souligné la nécessité d’inverser la tendance au recul démocratique en Géorgie;

M.considérant que le Premier ministre hongrois, ViktorOrbán, s’est rendu à Tbilissi pour féliciter le parti du Rêve géorgien avant la publication des résultats définitifs des élections et sans consulter au préalable les autres dirigeants de l’Union, et qu’il a été le seul dirigeant de l’Union à le faire;

N.considérant que les organisations géorgiennes de la société civile ont déposé des plaintes et demandé l’ouverture d’enquêtes sur des fraudes électorales, mais que, dans de nombreux cas, les autorités compétentes n’ont pas ouvert d’enquête ni convenablement examiné les violations; que la CEC de Géorgie a jusqu’à présent refusé de publier l’audit commandé sur le système de vote électronique, et a certifié les résultats des élections, malgré les irrégularités susmentionnées;

O.considérant que l’action en justice des organisations de la société civile géorgiennes a été suivie de mesures punitives prises par les autorités contre des représentants de la société civile, y compris des convocations injustifiées à des interrogatoires et de lourdes amendes infligées pour avoir dénoncé la fraude électorale;

P.considérant que des tribunaux géorgiens traitent rapidement et en bloc, puis classent sans suite, les procédures par lesquelles des partis politiques d’opposition et des observateurs locaux dénoncent des irrégularités de vote; que ces tribunaux rejettent des demandes d’audition de témoins et des requêtes qui obligeraient la CEC à remettre les justificatifs de livraison et de réception des marqueurs et du papier achetés et utilisés pour les bulletins de vote;

Q.considérant que, le 16novembre2024, malgré de nombreuses plaintes et de nombreux appels de la part d’observateurs indépendants des élections en faveur de l’annulation des résultats, la CEC de Géorgie a annoncé le procès-verbal récapitulatif final des élections législatives du 26octobre2024, attribuant la victoire au parti du Rêve géorgien au pouvoir, avec 53,92% des voix;

R.considérant que des manifestations ont d’abord éclaté le28octobre2024 à Tbilissi et que des milliers de personnes se sont rassemblées pour contester la légitimité de la victoire déclarée du parti au pouvoir; que les manifestations se sont poursuivies le4novembre2024 et qu’elles ont gagné en ampleur et en intensité; que la police a dispersé de force une manifestation à Tbilissi en recourant à une violence disproportionnée contre des manifestants pacifiques et des journalistes, et a arrêté plusieurs manifestants;

S.considérant que selon l’article78 de la Constitution géorgienne, «les instances constitutionnelles prennent toutes les mesures relevant de leurs compétences afin d’œuvrer à la pleine intégration de la Géorgie dans l’Union européenne et l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord»;

T.considérant que la Géorgie, en tant que pays candidat à l’adhésion à l’Union, devrait honorer pleinement l’accord d’association et prendre les neufmesures énoncées dans la recommandation de la Commission du8novembre2023; que, bien que le Conseil européen ait accordé le statut de pays candidat à la Géorgie en décembre2023, son processus d’adhésion à l’Union a depuis lors été interrompu defacto en raison des mesures prises par le gouvernement géorgien depuis le printemps2024;

U.considérant que l’oligarque BidzinaIvanichvili, le dirigeant du Rêve géorgien, qui exerce en outre une influence considérable sur l’économie géorgienne, a joué un rôle déterminant dans le recul démocratique du pays, sapant également son orientation euro-atlantique pour le faire basculer vers la Russie;

1.déplore que la Géorgie, pays candidat à l’adhésion à l’Union européenne, ait organisé, le 26 octobre 2024, des élections législatives qui ne respectaient pas les normes internationales en matière d’élections démocratiques ni ses engagements en tant que membre de l’OSCE à organiser des élections libres et régulières; souligne que les atteintes à l’intégrité électorale sont incompatibles avec les normes attendues d’un pays candidat à l’adhésion à l’Union; souligne que le déroulement des élections a été une nouvelle manifestation du recul démocratique continu dont le parti au pouvoir est pleinement responsable;

2.condamne fermement les nombreuses et graves violations électorales, y compris des cas avérés d’intimidation, de manipulation des votes, de bourrage des urnes, d’ingérence vis-à-vis des observateurs électoraux et des médias, de manipulations signalées concernant des machines de vote électronique qui ont permis des votes multiples pour un même document d’identité, de déséquilibres importants dans les ressources financières, d’avantages en faveur de l’élu sortant et d’absence d’enquête sur de graves irrégularités de procédure;

3.estime que la fraude électorale massive dont il est fait état nuit à l’intégrité du processus électoral, à la légitimité des résultats et à la confiance du public dans tout nouveau gouvernement, et que les résultats ne permettent pas une représentation fiable de la volonté du peuple géorgien;

4.prend acte de la condamnation ferme des élections par la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili, qui les a qualifiées de truquées, et de sa décision de ne pas reconnaître les résultats; apprécie les mesures prises par la présidente géorgienne SaloméZourabichvili pour ramener le pays sur la voie démocratique et européenne du développement;

5.estime que, étant donné que la légitimité du scrutin est gravement compromise par l’ampleur des violations, la communauté internationale ne devrait pas reconnaître les résultats de l’élection; rejette par conséquent toute reconnaissance des résultats des élections législatives et demande qu’elles soient réorganisées dans un délai d’un an et pilotées, dans un meilleur contexte électoral, par une administration électorale indépendante et impartiale, sous une observation internationale vigilante, afin de garantir un processus électoral véritablement régulier et transparent;

6.soutient la demande d’ouverture d’une enquête internationale indépendante et transparente concernant la manipulation électorale, l’intimidation des électeurs et les violations systémiques, qui ont été signalées au cours de la période préélectorale et le jour du scrutin;

7.salue la décision du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) d’envoyer une mission technique en Géorgie; invite le SEAE et la Commission à octroyer à cette mission un mandat élargi, qui irait au-delà des limites du cadre et de la méthode d’observation des élections de l’OSCE, lequel diffère sensiblement de la méthode d’observation des élections de l’Union, car la méthode de l’OSCE n’est pas toujours en mesure de saisir de manière adéquate tout ce qui se produit dans un pays avant le jour du scrutin, en particulier dans des pays tels que la Géorgie où il existe un système bien établi de pression sur les fonctionnaires, d’intimidation des électeurs et d’obstruction des observateurs locaux des élections;

8.se déclare préoccupé par la saisie, par le parquet, de dispositifs de vérification des électeurs et de documents électoraux; invite les autorités à permettre aux électeurs de vérifier leur participation aux élections conformément aux normes les plus élevées en matière de protection des données; souligne qu’il importe de préserver toutes les données relatives aux élections et de les rendre accessibles aux acteurs concernés, étant donné qu’elles pourraient contenir des preuves essentielles de toute irrégularité;

9.se déclare vivement préoccupé par le rejet coordonné par les institutions judiciaires géorgiennes de nombreuses plaintes pour fraude et manipulation électorales et par l’absence totale d’enquête de la CEC sur les incidents électoraux signalés; est d’avis qu’en ne répondant pas à l’inquiétude sincère de la société et aux rapports d’observateurs locaux et internationaux, les autorités géorgiennes mènent délibérément le pays au bord de la crise politique nationale et de son isolement sur la scène internationale par rapport à ses partenaires démocratiques;

10.se déclare profondément préoccupé par le recul important de la représentation politique des femmes en Géorgie, aggravé par la suppression des quotas hommes/femmes, et demande des modifications législatives pour encourager l’égalité entre les femmes et les hommes en politique;

11.demande à l’Union et à ses États membres d’imposer des sanctions personnelles aux responsables et aux dirigeants politiques géorgiens responsables du recul démocratique, des violations des lois et normes électorales, des abus administratifs et de l’utilisation abusive des institutions de l’État, tels que le premier ministre Irakli Kobakhidze, le maire de Tbilissi et le secrétaire général du parti le Rêve géorgien Kakha Kaladze, la présidente du Parlement géorgien Shalva Papuashvili et la présidente du parti géorgien Dream Irakli Garibashvili, et à étendre ces sanctions aux juges qui ont prononcé des peines motivées par des considérations politiques; demande une nouvelle fois au Conseil et aux partenaires démocratiques de l’Union d’imposer immédiatement des sanctions personnelles ciblées à BidzinaIvanichvili et de geler tous ses avoirs dans l’Union, en raison du rôle qu’il a joué dans la dégradation du processus politique en Géorgie et de ses agissements contraires aux intérêts du pays consacrés par la constitution, y compris ses efforts visant à restaurer la sphère d’influence de la Russie sur le pays;

12.souligne que le respect des droits fondamentaux est essentiel pour la satisfaction aux critères de l’Union en matière de libéralisation des visas et invite instamment la Commission et le Conseil à réexaminer le statut d’exemption de visa de la Géorgie, avec la possibilité de le suspendre s’il est considéré que les normes de l’Union en matière de gouvernance démocratique et de libertés ne sont pas respectées;

13. demande à l’Union de limiter fortement les contacts formels au niveau de l’Union avec le gouvernement et le parlement géorgiens;

14.condamne la visite du premier ministre hongrois, Viktor Orbán, en Géorgie, qui constituait une violation des positions de l’Union et une nouvelle tentative de saper la politique étrangère et de sécurité commune de l’Union; souligne qu’une fois de plus, le Premier ministre Orbán ne s’est pas exprimé au nom de l’Union;

15.rappelle qu’en raison de l’adoption de nouvelles lois antidémocratiques, telles que la loi sur la transparence de l’influence étrangère, et la loi sur les valeurs familiales et la protection des mineurs, le processus d’intégration de la Géorgie dans l’Union européenne a effectivement été suspendu; rappelle que l’Union a également gelé l’allocation de fonds à la Géorgie; souligne que le recul démocratique qui se poursuit en Géorgie est non seulement une évolution regrettable, étant donné que la Géorgie nourrissait autrefois des aspirations euro-atlantiques, mais que cette tendance doit également être inversée et que les législations antidémocratiques susmentionnées doivent être abrogées, pour restaurer les relations du pays avec l’Union européenne; regrette que le parti au pouvoir en Géorgie prenne un virage autoritaire et trahisse les aspirations proeuropéennes du peuple géorgien; rappelle son soutien sans faille au développement démocratique de la Géorgie et aux aspirations euro-atlantiques de sa population; rappelle au gouvernement géorgien qu’une vaste majorité de la population soutient résolument le cap pro-occidental pris par le pays ainsi que son adhésion à l’Union européenne;

16.s’inquiète du climat d’intimidation et de polarisation attisé par les déclarations de représentants du gouvernement géorgien et de dirigeants politiques ainsi que par les attaques contre le pluralisme politique, notamment des menaces d’interdiction des partis d’opposition et d’arrestation de leurs dirigeants, voire de leurs simples partisans, et de faire taire les opposants; avertit les autorités géorgiennes que toute tentative d’interdiction de partis politiques légalement établis éloignerait la Géorgie de l’Union et rendrait impossible toute évolution vers l’adhésion à l’Union;

17.condamne fermement l’ingérence systématique de la Russie dans les processus démocratiques en Géorgie, notamment par l’intimidation des électeurs, l’achat de voix et la désinformation, qui se manifeste notamment par la théorie du complot du «parti de la guerre mondiale»; déplore les discours de désinformation qui ont été diffusés et amplifiés par des fonctionnaires du parti au pouvoir et des médias associés au gouvernement à l’approche des élections; invite les autorités géorgiennes à garantir une information et une communication fondées sur des faits, à s’abstenir de toute propagande antieuropéenne, qui va à l’encontre de l’objectif déclaré d’adhésion à l’Union, et à renforcer la résilience de la société géorgienne face à la désinformation et à la propagande russes;

18.rappelle que le Conseil européen a octroyé le statut de pays candidat à la Géorgie lors de son sommet des 14 et 15décembre2023, à la condition que le pays adopte les mesures pertinentes énoncées par la Commission dans sa recommandation du 8novembre2023; souligne que les récentes élections législatives vont clairement à l’encontre de cette ambition; approuve la conclusion du paquet «Élargissement» de la Commission de 2024, selon laquelle le processus d’adhésion de la Géorgie à l’Union doit être suspendu sine die en raison du recul démocratique provoqué par le gouvernement géorgien; insiste sur le fait que les politiques mises en œuvre par le parti le Rêve géorgien, sont incompatibles avec l’intégration euro-atlantique de la Géorgie;

19. réaffirme son soutien sans faille aux aspirations européennes légitimes du peuple géorgien et à son désir de vivre dans un pays démocratique et prospère, exempt de corruption, qui respecte pleinement les libertés fondamentales, protège les droits de l’homme et garantit une société ouverte, des médias indépendants et des élections libres et régulières; prie instamment les autorités géorgiennes de garantir le droit de réunion des citoyens, ainsi que de s’abstenir de tout recours à la force injustifié à leur encontre;

20.invite le Conseil, la Commission, le SEAE et le nouveau VP/HR à procéder à un examen et une refonte complets de la politique de l’Union à l’égard de la Géorgie; demande à la Commission d’utiliser les 120millions d’euros gelés, et initialement destinés à soutenir les autorités géorgiennes, pour renforcer le soutien de l’Union à la société civile géorgienne, en particulier au secteur non gouvernemental et aux médias indépendants, qui subissent de plus en plus de pressions indues de la part du parti politique au pouvoir et des autorités, ainsi que pour soutenir des programmes contribuant à la résilience démocratique et à l’intégrité électorale; se félicite de la proposition faite en ce sens par le VP/HR Borrell; demande que les mécanismes de financement de l’Union soient adaptés pour tenir compte des besoins qui se manifestent dans un environnement plus hostile et plus anti-démocratique;

21.rappelle avec insistance sa demande urgente de libération immédiate de l’ancien présidentMikheilSaakachvili pour des raisons humanitaires; insiste sur le fait que le gouvernement géorgien est entièrement et indéniablement responsable de la vie, de la santé, de la sécurité et du bien-être de l’ancien président MikheilSaakachvili, et qu’il devra rendre compte intégralement de tout préjudice qui lui serait causé; demande une nouvelle fois à la présidente Salomé Zourabichvili de faire usage de son droit constitutionnel de le gracier;

22.charge sa Présidente de transmettre la présente résolution au haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission, au Conseil, à la Commission, aux gouvernements et aux parlements des États membres, au Conseil de l’Europe et à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe ainsi qu’à la présidente géorgienne et au gouvernement et au Parlement géorgiens.

(1) Textes adoptés de cette date, P10_TA(2024)0017.
(2) JOL261 du 30.8.2014, p.4, ELI: http://data.europa.eu/eli/agree_internation/2014/494/oj.


Renforcer le soutien indéfectible de l’UE à l’Ukraine contre la guerre d’agression menée par la Russie et la coopération militaire croissante entre la Corée du Nord et la Russie
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Résolution du Parlement européen du 28 novembre 2024 sur le renforcement du soutien indéfectible de l’Union européenne à l’Ukraine contre la guerre d’agression menée par la Russie et la coopération militaire croissante entre la Corée du Nord et la Russie ()
P10_TA(2024)0055RC-B10-0191/2024

Le Parlement européen,

–vu ses résolutions antérieures sur l’Ukraine et sur la Russie, en particulier celle du17juillet2024 sur la nécessité d’un soutien continu de l’Union à l’Ukraine(1) et celle du 19septembre2024 sur la pérennité du soutien financier et militaire apporté à l’Ukraine par les États membres de l’Union(2), ainsi que ses résolutions antérieures sur la situation dans la péninsule coréenne,

–vu la charte des Nations unies, les conventions de La Haye, les conventions de Genève et leurs protocoles additionnels ainsi que le statut de Rome de la Cour pénale internationale,

–vu l’acte final d’Helsinki, la charte de Paris pour une nouvelle Europe et le mémorandum de Budapest concernant les garanties de sécurité,

–vu le règlement (UE) 2024/792 du Parlement européen et du Conseil du 29 février 2024 établissant la facilité pour l’Ukraine(3), le règlement (UE) 2024/2773 du Parlement européen et du Conseil du 24 octobre 2024 établissant le mécanisme de coopération pour les prêts à l’Ukraine et accordant une assistance macrofinancière exceptionnelle à l’Ukraine(4), ainsi que les autres formes de soutien de l’Union en faveur de l’Ukraine,

–vu la déclaration commune de Cho Tae-yul, ministre des affaires étrangères de la République de Corée, et de Josep Borrell, haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, du 4novembre2024, sur la coopération entre la République populaire démocratique de Corée et la Russie,

–vu le discours prononcé par Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine, devant le Parlement européen le 19novembre2024 pour marquer le millième jour de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie,

–vu le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Corée du Nord, y compris la résolution 1718 (2006) du 14 octobre 2006,

–vu la déclaration du Conseil de l’Atlantique Nord du 8novembre2024 sur la République populaire démocratique de Corée,

–vu le partenariat stratégique UE-République de Corée, établi en 2010,

–vu l’article136, paragraphes2 et4, de son règlement intérieur,

A.considérant que la Russie se livre à une guerre d’agression illégale, non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine depuis le 24février2022, poursuivant ainsi les agressions qu’elle mène depuis2014, dont l’annexion illégale de la Crimée et l’occupation partielle des régions de Donetsk, de Louhansk, de Zaporijjia et de Kherson; qu’elle s’obstine à violer de manière flagrante et grossière les principes de la charte des Nations unies et à enfreindre le droit humanitaire international, tel qu’établi par les conventions deGenève de1949;

B.considérant que les forces russes ont systématiquement et sans discrimination attaqué des zones résidentielles et des infrastructures civiles, causant la mort de milliers de civils ukrainiens et la destruction de biens publics et privés; que les forces russes sont responsables de déportations forcées, de disparitions, y compris d’enfants, de détentions illégales, de tortures, d’exécutions de civils, de soldats et de prisonniers de guerre, ainsi que d’actes de terreur, y compris le recours aux violences sexuelles et au viol à grande échelle comme armes de guerre; qu’elles continuent de modifier la composition ethnique des territoires occupés de l’Ukraine;

C.considérant que la Russie a intensifié ses attaques aériennes contre l’Ukraine, en déployant un nombre important de missiles et de drones pour cibler les infrastructures de production et de transport d’électricité sur tout le territoire, ce qui a entraîné des coupures d’électricité et l’annonce, par Ukrenergo, le principal fournisseur d’électricité ukrainien, de mesures de rationnement à l’échelle nationale afin de stabiliser le système énergétique;

D.considérant que l’Union et ses États membres sont solidaires de l’Ukraine et se sont engagés à apporter un soutien humanitaire, financier et militaire important à la défense de l’Ukraine jusqu’à sa victoire et son rétablissement; que le niveau de l’aide militaire reste cependant insuffisant, tant en ce qui concerne la qualité que la quantité; que les retards de livraison effective d’armes et de munitions aux forces ukrainiennes perdurent malgré les décisions prises en matière de livraison; que, à la suite de la décision prise lors du sommet de l’OTAN, l’Ukraine devait recevoir un nombre important de systèmes de défense qui n’ont pas encore été fournis;

E.considérant qu’un certain nombre de pays tiers, notamment l’Iran, la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord) et la Biélorussie, ont livré à la Russie d’importantes quantités d’armes et de munitions; que la Biélorussie a permis à la Russie d’utiliser son territoire pour attaquer l’Ukraine;

F.considérant que le traité sur le partenariat stratégique global entre la Russie et la Corée du Nord, signé le 18juin2024, prévoit une assistance militaire mutuelle, y compris un soutien nucléaire et conventionnel, en cas d’agression armée, renforçant ainsi les liens militaires entre les deux nations; que cette nouvelle donne présente des défis majeurs en matière de sécurité tant en Asie qu’en Europe, ce qui complique encore la stabilité mondiale;

G.considérant que la Corée du Nord et la Russie ont directement intensifié le conflit en Ukraine avec le déploiement de troupes nord-coréennes aux côtés des forces russes, marquant ainsi une extension dangereuse de la guerre, avec de graves conséquences pour la sécurité régionale et mondiale; que les transferts d’armes de la Corée du Nord vers la Russie, y compris la fourniture de munitions et d’équipements militaires, constituent une violation flagrante des sanctions imposées par le Conseil de sécurité de l’ONU pour empêcher la prolifération d’armes en provenance de Corée du Nord;

H.considérant que VolodymyrZelensky, président de l’Ukraine, a indiqué que 11000 soldats nord-coréens avaient déjà été déployés près des frontières de l’Ukraine et que ce contingent pourrait encore être augmenté; que la Corée du Nord, en échange de la fourniture de munitions et de troupes, reçoit de la Russie des denrées alimentaires, du pétrole et des fonds dont elle a grand besoin, mais peut-être aussi une aide pour développer son savoir-faire technologique en matière d’armes nucléaires et de missiles;

I.considérant que la Corée du Nord a intensifié ses menaces, abandonné sa politique d’unification et poursuivi ses provocations dans la région, notamment ses essais de missiles et ses démonstrations militaires, ce qui augmente le risque de conflit armé et compromet les efforts de résolution pacifique du conflit coréen;

J.considérant que les forces armées russes auraient, selon certaines sources, recruté des centaines de mercenaires yéménites houthistes pour combattre dans le conflit en Ukraine, grâce à une sombre opération de traite humaine qui témoigne des liens croissants entre Moscou et le groupe rebelle houthiste;

K.considérant que l’Iran a transféré à la Russie des cargaisons de missiles balistiques à courte portée Fath-360; que l’Unioneuropéenne, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont par conséquent adopté de nouvelles sanctions à l’encontre de l’Iran;

L.considérant que la Chine est aujourd’hui le premier fournisseur de biens à double usage et d’équipements militaires soutenant les capacités militaires russes et la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine; que l’Union dispose de preuves concluantes que des drones armés sont produits pour l’armée russe dans la région du Xinjiang, à l’ouest de la Chine;

M.que les présidentes du Parlement européen et de la Commission, à peine réélues, se sont immédiatement engagées à maintenir leur soutien sans faille à l’Ukraine; que l’on s’attend à ce que le président élu des États-Unis fasse de même; que toute autre issue qu’une victoire de l’Ukraine serait largement perçue comme une défaite stratégique tant pour l’Europe que pour les États-Unis et aurait des conséquences considérables sur leur sécurité;

N.considérant que le président américain JoeBiden a autorisé l’Ukraine à utiliser des systèmes de type missile balistique tactique dénommés ATACMS, de fabrication américaine, dans la région russe de Koursk; que la France et le Royaume-Uni ont fourni des missiles de croisière Storm Shadow/SCALP à l’Ukraine; que ces deux pays autorisent l’utilisation de ces missiles contre des cibles russes; que l’Allemagne continue de refuser la livraison de missiles à longue portée Taurus à l’Ukraine;

O.considérant qu’en vertu du droit international, le droit de l’Ukraine à la légitime défense comprend les actions militaires proportionnées menées en dehors de son territoire; qu’à la suite de la levée récente des restrictions par les pays donateurs, l’Ukraine aurait utilisé les systèmes d’armes à longue portée que ces pays lui ont livrés pour frapper des cibles militaires sur le territoire russe;

P.considérant que, le 21novembre 2024, la Russie a attaqué la ville ukrainienne de Dniepr au moyen d’un missile balistique à portée intermédiaire;

Q.considérant que, depuis février 2022, l’Union a adopté 14trains de sanctions visant en particulier à limiter autant que possible la capacité du Kremlin à financer la guerre qu’il a déclenchée; que ces sanctions sont fixées pour des périodes respectives de six mois; que la proposition visant à porter la durée des sanctions à trois ans n’a pas été adoptée à ce jour; que cette proposition a été bloquée par le veto du gouvernement hongrois, ce qui nuit à la stabilité et à la sécurité à long terme ainsi qu’au soutien apporté à cette structure de prêt;

R.considérant que, au total, le soutien militaire de l’Union à l’Ukraine –fourni par l’intermédiaire de la facilité européenne pour la paix (FEP), mais aussi directement par les États membres– atteint environ 43,5milliards d’euros; qu’en août2024 l’Union a seulement mobilisé la première tranche de 1,4milliard d’euros de bénéfices exceptionnels provenant des avoirs gelés de la Banque centrale de Russie par l’intermédiaire de la FEP, afin d’apporter davantage d’assistance militaire à l’Ukraine;

S.considérant que l’Union, conjointement avec les pays du G7, a adopté le mécanisme de coopération pour les prêts à l’Ukraine, qui utilise les bénéfices exceptionnels provenant des avoirs russes gelés pour rembourser les prêts accordés par l’Union à l’Ukraine; que ces avoirs gelés ne sont pas encore utilisés directement pour soutenir financièrement l’Ukraine, mais uniquement les bénéfices exceptionnels issus de ces avoirs gelés; que l’Union fournira jusqu’à 35milliards d’euros d’assistance macrofinancière supplémentaire dans le cadre du mécanisme de coopération pour les prêts à l’Ukraine;

T.considérant que le gouvernement hongrois bloque à la fois le nouveau Fonds d’assistance à l’Ukraine de5milliards d’euros, créé en mars2024 dans le cadre de la FEP, et la huitièmetranche des remboursements, au titre de laFEP, aux Étatsmembres qui fournissent une aide militaire à l’Ukraine depuis près de deuxans; que le Premier ministre hongrois et son ministre des affaires étrangères se sont rendus à Moscou pour discuter avec un État agresseur;

U.considérant que VolodymyrZelensky, dans son discours devant laVerkhovnaRada du19novembre2024, a présenté le plan de résilience interne de l’Ukraine, qui contient dix points clés: unité, front, armement, argent, énergie, sécurité, communautés, capital humain, souveraineté culturelle et politique des héros; que VolodymyrZelensky a présenté la formule de paix proposée par l’Ukraine en septembre2022, qui définit dixexigences pour une paix juste pour l’Ukraine et pour le rétablissement de l’ordre fondé sur des règles;

1.condamne une nouvelle fois la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, qui dure depuis plus de mille jours, sans compter l’agression qui a commencé en2014, ainsi que la participation et le soutien de pays tiers à cette guerre; exige que la Russie cesse immédiatement toutes ses activités militaires en Ukraine, retire sans condition toutes ses forces et tous ses équipements militaires de l’ensemble du territoire ukrainien internationalement reconnu, libère les prisonniers de guerre ukrainiens et les civils ukrainiens détenus illégalement, laisse retourner chez eux les enfants ukrainiens enlevés et indemnise l’Ukraine pour les dommages causés à sa population, à ses terres, à sa nature et à ses infrastructures;

2.condamne en outre l’escalade continue de la guerre d’agression menée par la Russie, en particulier ses bombardements visant des civils et des infrastructures critiques, son recours à la Corée du Nord pour lui fournir des troupes destinées à se battre contre l’armée ukrainienne, et ses essais de nouveaux missiles balistiques en Ukraine; estime que ces récentes escalades constituent une nouvelle phase de la guerre et un nouveau risque pour la sécurité de l’Europe dans son ensemble; invite l’Union européenne, ses États membres et les autres partenaires de l’Ukraine à réagir en conséquence;

3.rappelle que les menaces nucléaires de la Russie ne dissuaderont pas l’Union européenne de continuer à fournir une aide à l’Ukraine pour lui permettre de se défendre; exhorte tous les États à rejeter la normalisation de l’intimidation nucléaire;

4.exprime sa solidarité sans faille avec le peuple ukrainien; réaffirme l’engagement sans faille de l’Union en faveur de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues; souligne la nécessité de renforcer et d’accélérer la solidarité de l’Union en apportant un soutien politique, militaire, humanitaire, économique et financier à l’Ukraine jusqu’à sa victoire, afin de mettre un terme à la guerre d’agression menée par la Russie et de permettre à l’Ukraine de libérer l’ensemble de sa population; réaffirme que l’Ukraine, en tant que victime d’une agression, dispose d’un droit naturel à la légitime défense, en vertu de l’article51 de la charte des Nations unies; réaffirme l’engagement de l’Union en faveur d’une paix juste et durable en Ukraine, fondée sur sa souveraineté et son intégrité territoriale; soutient la formule de paix proposée par l’Ukraine en tant que cadre pour les actions entreprises au niveau international;

5.invite l’Union et ses États membres à s’efforcer de préserver et de mobiliser l’aide internationale la plus large possible en faveur de l’Ukraine ainsi que de trouver une solution pacifique à la guerre, qui doit être fondée sur le plein respect de l’indépendance, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, sur les principes du droit international, sur la reconnaissance des responsabilités pour les crimes de guerre et le crime d’agression commis par la Russie, ainsi que sur le versement par la Russie d’indemnités et d’autres paiements pour les dommages considérables, matériels autant qu’immatériels, qu’elle a causés en Ukraine; insiste sur le fait qu’aucune négociation sur l’Ukraine ne peut avoir lieu sans cette dernière; demande à l’Union et à ses États membres de s’engager à mettre en œuvre la formule de paix de l’Ukraine et à favoriser les conditions nécessaires à la tenue du deuxième sommet sur la paix, en y associant les pays du Sud global; est convaincu que l’Union et ses États membres doivent participer à la mise en place de garanties solides pour la future sécurité de l’Ukraine, sur la base de la formule de paix proposée par l’Ukraine et de son plan pour la victoire, assorties d’une stratégie claire, d’objectifs précis et d’une feuille de route concrète; déplore le récent entretien téléphonique du chancelier allemand avec Vladimir Poutine;

6.dénonce le soutien militaire apporté à la Russie par l’Iran, la Biélorussie et la Corée du Nord, en particulier celui de la Corée du Nord, qui aggrave encore le conflit; réaffirme que tant la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine que la participation de la Corée du Nord à cette guerre ainsi que ses programmes nucléaire et de missiles constituent de graves menaces pour l’ordre international fondé sur des règles; condamne la signature et la ratification récente du traité de partenariat stratégique global entre la Russie et la Corée du Nord, État soumis au régime de sanctions le plus étendu imposé par les Nations unies; demande instamment à la Corée du Nord de retirer ses troupes et de mettre fin à sa coopération militaire avec la Russie; prie la Russie de cesser toute forme de coopération militaire et technologique avec la Corée du Nord et de respecter les obligations qui lui incombent en vertu du traité sur la non-prolifération et des multiples résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies; met en garde contre les graves conséquences de ce partenariat militaire, qui pourrait inciter d’autres régimes autocratiques à participer activement à des conflits militaires;

7.condamne avec la plus grande fermeté possible la livraison par la Chine de biens à double usage et d’articles militaires à la Russie; rappelle à la Chine qu’elle a la responsabilité, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies, de défendre l’ordre international fondé sur des règles; demande par conséquent à Pékin de mettre un terme à toute aide militaire ou à double usage apportée à la Russie et à sa guerre d’agression contre l’Ukraine; souligne qu’un refus de changer de position à cet égard risque d’avoir de graves répercussions sur les relations bilatérales entre l’Union européenne et la Chine; insiste sur l’influence importante de la Chine sur la Corée du Nord et la Russie; demande instamment à la Chine de contribuer à réduire les tensions et à empêcher toute nouvelle escalade des hostilités; se déclare vivement préoccupé par les conséquences que les dépendances européennes à l’égard de la Chine ont sur la vraisemblance de la capacité des États membres à garantir leur sécurité nationale et celle de l’Union dans son ensemble;

8.prie instamment la communauté internationale de prendre des mesures rapides et décisives pour faire face à cette escalade alarmante; appelle de ses vœux une coopération internationale renforcée afin d’empêcher les livraisons d’armes à la Russie par la Corée du Nord, y compris au moyen de meilleurs mécanismes de surveillance et d’exécution dans le cadre des Nations unies et d’alliances multilatérales; exhorte l’Union européenne à prendre des mesures décisives pour sanctionner les personnes et les entités de la Corée du Nord qui sont impliquées dans les transferts d’armes et de troupes, ainsi que les intermédiaires qui facilitent ces transactions; salue les efforts déployés par la communauté internationale afin de lutter contre le commerce d’armes illicite auquel se livre la Corée du Nord; insiste sur la nécessité de maintenir la pression exercée sur Pyongyang pour que le régime cesse ses actions de déstabilisation; invite tous les Étatsmembres de l’Union et des Nationsunies à déployer tous les efforts possibles pour garantir la mise en œuvre de toutes les résolutions du Conseil de sécurité des Nationsunies concernant la CoréeduNord et pour empêcher tous les flux de financement, de composants et des connaissances que la CoréeduNord pourrait recevoir pour ses programmes d’armements illégaux;

9.prie instamment les États membres d’élargir et de renforcer encore le régime de sanctions à l’encontre de la Corée du Nord, de la Biélorussie et de l’Iran, compte tenu du soutien militaire de ces pays à la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine; demande l’ajout aux listes des sanctions de l’Union des principaux ressortissants et entités chinois qui soutiennent directement la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine ainsi que le secteur russe de la défense et de la sécurité;

10.exprime sa vive inquiétude quant à la possibilité d’un transfert de technologies nucléaires ou liées aux missiles balistiques vers la Corée du Nord, qui compromettrait les efforts internationaux de non-prolifération et constituerait une grave menace pour la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne et dans le monde; demande à l’Union et à ses États membres, en coopération avec les partenaires du G7 et du G20, de mettre au point et de promouvoir un autre mécanisme que le groupe d’experts des Nations unies afin de garantir un suivi et une application efficaces des sanctions prises à l’encontre de la Corée du Nord;

11.se déclare profondément préoccupé par les violations graves et persistantes des droits de l’homme en Corée du Nord, où les politiques oppressives du régime et la négligence systémique des besoins fondamentaux ont entraîné de nombreuses souffrances parmi la population de ce pays; condamne le détournement de ressources vers des activités militaires et des conflits extérieurs, dont le soutien à la guerre d’agression menée par la Russie, au détriment de la réponse aux besoins humanitaires urgents en Corée du Nord; invite l’Union et ses partenaires internationaux à redoubler d’efforts pour que le régime nord-coréen ait à répondre des violations des droits de l’homme qu’il a commises; demande instamment un soutien accru aux organisations de la société civile et aux défenseurs des droits de l’homme qui s’emploient à recueillir des informations sur les violations commises et à apporter de l’aide aux citoyens nord-coréens; exhorte le gouvernement chinois à mettre fin à sa politique de refoulement et à donner accès à la protection internationale aux réfugiés de Corée du Nord; demande à la Corée du Nord d’autoriser les organes des Nations unies chargés des droits de l’homme d’entrer dans le pays pour évaluer la situation des droits de l’homme, les disparitions forcées et les conditions des détenus et des réfugiés rapatriés, et notamment les cas de Kim Cheol-ok et des missionnaires sud-coréens Kim Jung-wook, Kim Kook-kie et Choi Chun-gil;

12.souligne qu’une stratégie globale de l’Union est nécessaire pour faire face aux implications plus vastes des alliances entre régimes autoritaires, notamment entre la Russie, la Corée du Nord, la Biélorussie, l’Iran, la Chine et d’autres États qui mettent à mal l’ordre international fondé sur des règles; demande à l’Union et à ses États membres de s’employer activement à promouvoir le régime international de non-prolifération nucléaire; appelle de ses vœux une coopération plus étroite avec les partenaires internationaux afin de réduire les tensions dans la région indo-pacifique;

13.invite l’Union et ses États membres à renforcer encore leur soutien militaire à l’Ukraine, y compris par la livraison d’aéronefs, de missiles à longue portée, dont des missiles Taurus, de systèmes modernes de défense aérienne, y compris des missiles Patriot et des SAMP/T, de munitions, de Manpads, d’équipements d’artillerie et de programmes de formation pour les forces ukrainiennes; demande la livraison accélérée des équipements promis pour répondre aux besoins urgents de l’Ukraine; réaffirme sa position selon laquelle tous les États membres de l’Union et alliés de l’OTAN devraient s’engager, collectivement et individuellement, à soutenir militairement l’Ukraine à hauteur d’au moins 0,25% de leur PIB par an; se félicite de la signature des engagements conjoints en matière de sécurité entre l’Union et l’Ukraine; invite la Commission et les États membres à agir rapidement pour mettre efficacement en œuvre les engagements pris; demande à la Commission et au Conseil d’œuvrer en priorité à rendre pleinement opérationnelles les capacités de communication spatiale européennes d’IRIS2 et de permettre dès que possible à l’Ukraine (et à Taïwan) d’y accéder;

14.invite le Conseil à étendre ses sanctions à l’encontre de la Russie; demande que de nouvelles sanctions soient prises à l’encontre des secteurs revêtant une importance économique particulière pour la Russie (secteurs métallurgique, nucléaire, chimique, agricole et bancaire) et des matières premières russes, telles que l’aluminium, les produits sidérurgiques, l’uranium, le titane et le nickel, qu’un embargo total soit décrété sur les importations dans l’Union de combustibles fossiles et de gaz naturel liquéfié (GNL) russes et que le plafond des prix des produits pétroliers russes soit encore abaissé en coordination avec les partenaires du G7, afin de ne plus contribuer au financement de la guerre d’agression illégale menée par la Russie; réclame des sanctions plus fortes et plus ciblées à l’encontre de la flotte fantôme de la Russie; souligne la nécessité de cesser toute coopération avec la Russie dans le secteur de l’énergie nucléaire; observe que la Russie passe d’une dépendance à l’égard des exportations de gaz à celle des engrais dérivés du gaz, qui constituent pour l’État russe une source majeure de revenus, y compris en devises étrangères, qui vient alimenter directement sa machine de guerre, tout en compromettant les économies de l’Union et en menaçant la sécurité alimentaire; demande à l’Union de répondre d’urgence à cette situation en prenant des mesures fortes, adéquates et décisives, étant donné que la dépendance de l’Union à l’égard des engrais russes augmente à un rythme alarmant;

15.invite notamment les Étatsmembres qui ne respectent pas leurs propres engagements en matière de production de produits de défense et de soutien direct aux capacités de production correspondantes à former des coentreprises en coopération avec l’Ukraine ou à passer directement des commandes en Ukraine; invite les Étatsmembres à accélérer les investissements directs dans le renforcement des capacités industrielles militaires de l’Ukraine, conformément au modèle utilisé par le Danemark; demande à l’Union d’inclure ce modèle dans le fonds d’assistance à l’Ukraine;

16.demande aux institutions de l’Union et aux États membres de contribuer activement au maintien de l’unité par rapport aux sanctions et d’œuvrer rapidement à l’adoption du quinzièmetrain de sanctions; prie instamment les États membres de faire activement pression sur le gouvernement hongrois afin qu’il cesse de bloquer de manière irresponsable la facilité européenne pour la paix, notamment le nouveau fonds d’assistance à l’Ukraine, ce qui empêche le déblocage de6,6milliards d’euros de remboursements partiels aux États membres qui apportent une aide militaire à l’Ukraine; souligne que si la FEP demeure bloquée jusqu’au prochain Conseil européen, il conviendra de définir immédiatement un nouveau format qui n’inclura que les États membres désireux de fournir une aide militaire à l’Ukraine et qui en auront les moyens, ou de rembourser les contributions nationales afin de ne pas entraver le bon déroulement du financement de l’aide bilatérale;

17.prie instamment le Conseil et les États membres de s’attaquer systématiquement au problème du contournement des sanctions par des entreprises ou des particuliers établis dans l’Union, des tiers et des pays tiers, ainsi que d’adopter et de mettre strictement en œuvre des mesures restrictives visant toutes les entités facilitant le contournement des sanctions ou fournissant au complexe militaire russe des technologies et du matériel militaires à double usage, et de veiller à ce qu’aucune faille ne soit utilisée pour acheminer des armes ou des ressources vers la Russie; estime qu’il est essentiel de renforcer les contrôles sur l’exportation et la maintenance des équipements de haute technologie produits dans l’Union et de renforcer les mesures répressives et la coopération afin d’empêcher le contournement des sanctions; demande que les échanges commerciaux des États membres de l’Union avec les pays d’Asie centrale, ainsi qu’avec la Turquie et l’Azerbaïdjan, entre autres, fassent d’urgence l’objet d’un réexamen renforcé, étant donné que ces pays servent manifestement à éviter les sanctions de l’Union;

18.demande une nouvelle fois à l’Union et à ses États membres de revoir la durée actuelle des sanctions infligées à la Russie, en portant leur période de validité, qui est actuellement de six mois, à trois ans, durée plus stable et plus stratégique; relève qu’une telle mesure renforcerait la cohérence et la prévisibilité de la position de l’Union en matière de politique étrangère et protègerait celle-ci de l’instrumentalisation abusive de la règle de l’unanimité, renforcerait l’effet des sanctions et enverrait un message clair quant à la détermination à faire respecter le droit international et la sécurité européenne, tout en réduisant la charge administrative qu’entraînent les renouvellements fréquents;

19.salue la décision du président des États-Unis, JoeBiden, d’autoriser l’Ukraine à utiliser des systèmes de missiles avancés contre des cibles militaires sur le territoire russe, et souligne que cette autorisation respecte le droit naturel de l’Ukraine à la légitime défenses inscrit à l’article51 de la charte des Nations unies; invite l’Union européenne et ses États membres à adopter des mesures similaires, en levant les restrictions à l’usage d’équipements militaires destinés à des opérations défensives légitimes au-delà des frontières de l’Ukraine afin de dissuader toute nouvelle agression de la part de la Russie;

20.invite l’Union et ses États membres à nouer le dialogue avec le nouveau gouvernement américain afin de renforcer la coopération transatlantique au bénéfice des deux parties, en mettant l’accent sur l’intérêt stratégique commun à soutenir l’Ukraine, et de souligner que la Russie et ses alliés représentent non seulement une menace pour la stabilité européenne, mais également un danger considérable pour la sécurité mondiale et l’ordre international fondé sur des règles; attend du nouveau gouvernement de DonaldTrump qu’il maintienne l’aide à l’Ukraine et un engagement indéfectible auprès de l’OTAN, et prie instamment l’Union européenne et ses États membres de passer de la parole aux actes et de mettre en place une véritable union de la défense, également en tant que pilier européen de l’OTAN, en commençant par renforcer les capacités de défense de l’Union;

21.demande que la Russie et ses alliés, notamment la Corée du Nord, aient à répondre des crimes de guerre et des violations du droit international qu’ils commettent, ce qui passera par une coopération renforcée avec la Cour pénale internationale et d’autres instances judiciaires; prie instamment l’Union européenne et les partenaires internationaux d’intensifier leurs efforts pour que tous les auteurs de tels actes en répondent;

22.invite la Commission à proposer d’autres mesures visant à soutenir l’économie ukrainienne en apportant un soutien financier supplémentaire et en facilitant les possibilités d’investissement; salue l’accord conclu avec le Conseil à propos d’une assistance macrofinancière à l’Ukraine d’un maximum de 35milliards d’euros financés par les avoirs russes gelés et le nouveau mécanisme de coopération sous forme de prêts en faveur de l’Ukraine; demande la mise en œuvre rapide des deux instruments afin de permettre à l’Ukraine de bénéficier au plus vite de ces nouvelles possibilités de financement;

23.invite une nouvelle fois l’Union et ses États membres à prendre des mesures plus importantes visant à mettre en place des solutions créatives dans le cadre d’un régime juridique solide permettant de confisquer les avoirs publics russes gelés par l’Union et de les utiliser pour faire face aux diverses conséquences de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, y compris pour empêcher de nouvelles destructions et la perte de davantage de vies humaines, pour reconstruire le pays et pour indemniser les victimes de l’agression russe; souligne que, si la Russie réclame ces avoirs à l’avenir, la question ne pourra être résolue que si les réparations dues à l’Ukraine sont prises en considération de manière globale; souligne l’importance de la facilité pour l’Ukraine, qui est un mécanisme axé sur le soutien financier à long terme, la reconstruction et les efforts de redressement, et demande instamment qu’elle soit mise en œuvre de manière rapide et efficace; invite la Commission à proposer une aide financière à long terme au-delà de2027 pour la reconstruction de l’Ukraine, en s’appuyant sur l’expérience de la facilité pour l’Ukraine;

24.insiste sur la nécessité de créer un cadre plus stable et plus prévisible pour les relations commerciales entre l’Union et l’Ukraine; invite à cet égard la Commission à accélérer les consultations menées avec l’Ukraine au titre de l’article29 de l’accord d’association et prie instamment les deux parties à convenir du niveau de libéralisation le plus ambitieux possible; prie la Commission d’associer étroitement le Parlement au réexamen de l’accord de libre-échange approfondi et complet; prend acte des restrictions aux importations de produits agroalimentaires en provenance d’Ukraine qui ont été imposées unilatéralement par plusieurs États membres, dans un domaine qui relève de la compétence exclusive de l’Union en matière de commerce au titre de la politique commerciale commune et des obligations de l’Union découlant de l’accord de libre-échange approfondi et complet conclu avec l’Ukraine; invite la Commission à trouver des solutions européennes aux éventuelles distorsions du marché provoquées par l’augmentation des importations de produits agroalimentaires ukrainiens, en consultation avec l’Ukraine et les États membres concernés;

25.demande, dans la perspective des mois d’hiver rigoureux, que l’aide humanitaire de l’Union soit considérablement augmentée pour faire face à la situation désastreuse provoquée par les attaques systématiques de la Russie contre les infrastructures civiles, en particulier les infrastructures énergétiques, à cause desquelles des millions d’Ukrainiens sont privés des services essentiels; salue le travail accompli par de nombreuses organisations ukrainiennes et d’autres organisations de la société civile qui aident les familles d’enfants ukrainiens enlevés, de prisonniers de guerre ukrainiens et de civils ukrainiens détenus illégalement en soutenant les efforts que celles-ci déploient sans relâche pour permettre à leurs proches de rentrer chez eux; demande à l’Union européenne, à ses États membres et à la communauté internationale de soutenir leur action et d’exercer, dans toutes les enceintes internationales auxquelles ils ont accès, une pression sur la Russie pour obtenir le retour des enfants ukrainiens enlevés, des prisonniers de guerre ukrainiens et des civils ukrainiens détenus illégalement;

26.déplore la mise à mort intentionnelle de prisonniers de guerre ukrainiens par la Russie ainsi que les mauvais traitements infligés à ces prisonniers, et exhorte la Russie à respecter les obligations internationales qui lui incombent, notamment la convention de Genève, ainsi qu’à permettre à des organisations internationales telles que le Comité international de la Croix-Rouge de rendre visite aux prisonniers de guerre et d’examiner leur état de santé; invite l’Union européenne, ses États membres et la communauté internationale, en particulier l’ONU, à procéder à un réexamen et à un ajustement des conventions internationales et du travail des organisations internationales concernées afin de s’adapter aux réalités actuelles et de leur permettre de mieux répondre aux besoins des prisonniers de guerre;

27.constate avec inquiétude que la Russie recrute activement des personnes provenant de régions lointaines, y compris d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Amérique latine, en recourant à la tromperie ou à la contrainte, afin de les envoyer au front dans la guerre contre le peuple ukrainien; invite l’ONU, l’Union africaine et les pays dont la population est ciblée par Moscou à prendre des mesures actives pour lutter contre ce recrutement;

28.souligne une nouvelle fois le rôle constructif que joue la Corée du Sud dans le maintien de l’ordre international fondé sur des règles, y compris par son engagement sans faille en faveur de l’Ukraine; demande à l’Union européenne et à ses États membres de dialoguer avec la Corée du Sud en vue de l’amener à changer sa position sur le fait d’armer l’Ukraine, afin que d’importantes ressources militaires soient mises à la disposition de l’Ukraine pour l’aider dans ses opérations de défense; se félicite du tout premier dialogue stratégique entre l’Union européenne et la Corée du Sud, qui s’est tenu à Séoul le 4novembre2024, et du partenariat en matière de sécurité et de défense qui a suivi entre l’Union et la Corée du Sud; est favorable à l’approfondissement des relations de l’Union avec la Corée du Sud ainsi qu’à une coopération bilatérale renforcée en matière de sécurité et de défense; prie l’Union et ses États membres, en coopération avec l’Ukraine et la Corée du Sud, d’encourager la défection éventuelle de soldats de l’Armée populaire coréenne; demande à l’Union et à ses États membres d’approfondir leur coopération avec la Corée du Sud sur l’avenir de l’Ukraine, en accordant une attention particulière aux aspirations européennes de cette dernière, aux garanties en matière de sécurité et à la reconstruction; appelle de ses vœux une coopération plus étroite avec d’autres partenaires de même sensibilité, en particulier le Japon, l’Australie et Taïwan, et souligne la nécessité de renforcer le dialogue dans la région indopacifique;

29.invite l’Union européenne et ses États membres à continuer d’apporter un soutien à l’opposition russe, à assurer la protection des opposants et à les encourager à lutter contre le régime de VladimirPoutine, en particulier contre l’adhésion de la société russe au militarisme, au chauvinisme et à l’impérialisme, ainsi qu’à exprimer fermement et à rechercher activement un soutien à l’Ukraine;

30.condamne les actes récemment commis en merBaltique, qui ont endommagé les infrastructures critiques européennes; souligne qu’il est urgent d’enquêter sur ces graves incidents et de diffuser des informations sur leurs auteurs et leurs intentions; souligne que plusieurs représentants des gouvernements européens estiment que le tout dernier incident constitue un acte grave de sabotage; invite le vice-président de la Commission/haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et les États membres à agir en prenant des mesures appropriées à l’encontre de tout acteur étatique ou non étatique responsable, si des éléments de preuve établissent leur implication;

31.charge sa Présidente de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, au vice-président de la Commission/haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, aux gouvernements et aux parlements des États membres, au président, au gouvernement et au parlement ukrainiens, au gouvernement russe, aux gouvernements sud-coréen et nord-coréen ainsi qu’aux autres gouvernements concernés, et à l’Organisation des Nations unies.

(1) JOC, C/2024/6129, 22.10.2024, ELI: http://data.europa.eu/eli/C/2024/6129/oj.
(2) Textes adoptés de cette date, P10_TA(2024)0012.
(3) JOL, 2024/792, 29.2.2024, ELI: http://data.europa.eu/eli/reg/2024/792/oj.
(4) JOL, 2024/2773, 28.10.2024, ELI: http://data.europa.eu/eli/reg/2024/2773/oj.

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