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Proposition de résolution - B10-0064/2025Proposition de résolution
B10-0064/2025

PROPOSITION DE RÉSOLUTIONsur la situation au Venezuela à la suite de l’usurpation de la présidence le 10janvier2025

20.1.2025-()

déposée à la suite de déclarations du Conseil et de la Commission
conformément à l’article136, paragraphe2, du règlement intérieur

Gabriel Mato, Sebastião Bugalho, Davor Ivo Stier
au nom du groupe PPE

Voir aussi la proposition de résolution communeRC-B10-0064/2025

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B10-0064/2025
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10‑0064/2025

Résolution du Parlement européen sur la situation au Venezuela à la suite de l’usurpation de la présidence le 10janvier2025

()

Le Parlement européen,

vu ses résolutions antérieures sur le Venezuela, et notamment celle du 19septembre2024 sur la situation au Venezuela[1],

vu la déclaration universelle des droits de l’homme ainsi que les autres traités et instruments des Nations unies en faveur des droits de l’homme,

vu le pacte international relatif aux droits civils et politiques,

vu le statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI),

vu la Constitution du Venezuela,

vu les déclarations de l’ONG Carter Center du 30juillet 2024 sur l’élection au Venezuela et du 2octobre 2024 légitimant les feuilles de dépouillement présentées par l’opposition démocratique,

vu les conclusions détaillées de la mission internationale indépendante d’établissement des faits des Nations unies sur la République bolivarienne du Venezuela, publiées le 14octobre2024,

vu le rapport de la Commission interaméricaine des droits de l’homme du 27décembre2024 sur les violations des droits de l’homme commises à la suite des élections au Venezuela,

vu la déclaration du 10janvier2025 de la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, au nom de l’Union européenne, sur les événements du 10janvier2025,

vu la déclaration du 15janvier2025 de la porte-parole pour les affaires étrangères et la politique de sécurité sur les récentes décisions prises par les autorités vénézuéliennes,

vu l’accord partiel sur la promotion des droits politiques et des garanties électorales pour tous, signé par le régime de NicolásMaduro et la coalition d’opposition vénézuélienne Plataformaunitaria, en octobre2023 (accord de la Barbade),

vu l’article136, paragraphe2, de son règlement intérieur,

A.considérant que, le 28juillet 2024, les citoyens vénézuéliens ont voté pacifiquement et en grand nombre pour déterminer l’avenir de leur pays, faisant preuve d’un comportement civique et démocratique remarquable; qu’après la fermeture des bureaux de vote, le Conseil national électoral, contrôlé par le régime, a refusé de publier le relevé officiel des feuilles de dépouillement et a falsifié les résultats de l’élection puis annoncé, de façon mensongère, la victoire de NicolásMaduro; que les seuls procès-verbaux électoraux accessibles au public montrent qu’Edmundo González Urrutia a remporté l’élection avec 67,05% des suffrages exprimés, ce que confirment les seuls observateurs internationaux crédibles et impartiaux, à savoir la mission des Nations unies et l’ONG Carter Center;

B.considérant qu’après l’élection, des manifestations pacifiques ont eu lieu dans tout le pays afin de contester la publication de résultats frauduleux par le régime Maduro; qu’une réponse extrêmement violente et répressive a été apportée à ces manifestations, entraînant la mort de plus de 23personnes et l’arrestation ou la disparition forcée de plus de 2500autres, dont quelque 120enfants; que des organisations non gouvernementales vénézuéliennes ont signalé qu’au 1erjanvier 2025, le pays comptait plus de 1697prisonniers politiques;

C.considérant que l’opposition démocratique au régime a été persécutée avant même l’élection du 28juillet 2024, mais que ce harcèlement s’est considérablement accentué depuis lors, ce qui se traduit notamment par des disparitions forcées et des arrestations arbitraires; que María Corina Machado, cheffe de l’opposition démocratique au régime, est contrainte de vivre dans la clandestinité en raison de menaces contre sa vie, et que le président élu Edmundo González Urrutia a été forcé de fuir le pays avec sa famille en raison de menaces graves;

D.considérant que le 19septembre2024, le Parlement a reconnu EdmundoGonzálezUrrutia comme président légitime et démocratiquement élu du Venezuela et MaríaCorinaMachado comme cheffe des forces démocratiques du pays; que d’autres États démocratiques, parmi lesquels les États-Unis, l’Italie, l’Argentine, le Panama, l’Uruguay, le Paraguay, l’Équateur, le Canada, le Pérou, le Costa Rica, le Guatemala et la République dominicaine, ont reconnu EdmundoGonzálezUrrutia comme président élu; que ce dernier aurait dû être investi le 10janvier 2025; que le 17décembre 2024, le Parlement européen a décerné le prix Sakharov 2024 pour la liberté de l’esprit à María Corina Machado, cheffe des forces démocratiques au Venezuela, et à Edmundo González Urrutia, président élu du Venezuela, représentant tous les Vénézuéliens qui, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, luttent pour le rétablissement de la liberté et de la démocratie;

E.considérant que, quelques jours avant l’investiture du président élu Edmundo González Urrutia, le régime a enlevé son gendre Rafael Tudares, dont la situation actuelle demeure inconnue; que, de la même manière, le régime a harcelé la mère de María Corina Machado dans sa propre maison; que de nombreux autres responsables politiques et membres du personnel de l’opposition démocratique au régime ont également été victimes de persécutions, d’arrestations arbitraires et de disparitions forcées, y compris le candidat à la présidence Enrique Márquez;

F.considérant que le 9janvier 2025, le peuple vénézuélien, mené par María Corina Machado, a manifesté dans la rue contre la dernière tentative de Nicolás Maduro de prendre le pouvoir de manière illégitime; que María Corina Machado a été enlevée par les forces du régime alors qu’elle tentait de quitter la manifestation, avant d’être libérée, dans un acte flagrant d’intimidation et de harcèlement sans discernement qui a fait l’objet d’une condamnation internationale généralisée;

G.considérant que le 10janvier 2025, le dictateur Nicolás Maduro a pris le pouvoir de manière illégitime au moyen d’un acte frauduleux; que les dictateurs de Cuba et du Nicaragua ont assisté à la cérémonie, pour laquelle aucun chef d’État démocratiquement élu n’était présent; que les frontières du pays étaient fermées et que l’espace aérien était fortement surveillé, ce qui a empêché le président élu Edmundo González Urrutia de se rendre au Venezuela;

H.considérant que, depuis que Nicolás Maduro a pris le pouvoir de manière illégitime et frauduleuse, le régime a ordonné que la présence diplomatique de certains États membres soit considérablement réduite, de façon arbitraire et injustifiée, en prétextant un «comportement hostile des gouvernements du Royaume des Pays-Bas, de la France et de l’Italie, caractérisé par leur soutien à des groupes extrémistes et leur ingérence dans les affaires intérieures»;

1.condamne avec la plus grande fermeté l’usurpation de la présidence par Nicolás Maduro et souligne que son régime est illégitime et que son action constitue une tentative illégale de rester au pouvoir par la force;

2.rappelle que, sur la base des procès-verbaux électoraux présentés par l’opposition démocratique au régime et ainsi que l’ont déclaré les organisations internationales indépendantes présentes lors des élections du 28juillet 2024, telles que la mission des Nations unies et l’ONG Carter Center, le Parlement européen a reconnu Edmundo González Urrutia comme le vainqueur légitime de l’élection présidentielle, une victoire également reconnue par l’Union et ses États membres;

3.partage le point de vue des États membres selon lequel le régime vénézuélien a manqué une occasion unique de respecter la volonté de son peuple et d’assurer une transition démocratique transparente dans le pays, et qu’il est donc dépourvu de toute légitimité démocratique et ne devrait pas être reconnu;

4.se félicite de la déclaration de la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, au nom de l’Union, reconnaissant la victoire d’Edmundo González Urrutia à une large majorité; estime qu’il aurait dû prêter serment présidentiel le 10janvier 2025;

5.salue la récente décision du Conseil du 10janvier 2025 d’étendre les sanctions ciblées à quinze personnes supplémentaires; demande que ces sanctions soient renforcées et étendues à Nicolás Maduro, aux membres de son cercle proche et à leurs familles, y compris à Jorge Rodríguez et Vladimir Padrino López, ainsi qu’à toutes les personnes responsables de violations des droits de l’homme, d’affirmation illégitime d’autorité, d’usurpation de fonctions officielles et de tous les actes répressifs au Venezuela;

6.soutient pleinement les travaux de la mission internationale indépendante d’établissement des faits des Nations unies sur la République bolivarienne du Venezuela, qui a signalé les meurtres, le harcèlement et les violations perpétrés par le régime Maduro contre l’opposition démocratique et le peuple vénézuélien;

7.condamne avec la plus grande fermeté les récentes arrestations de membres de l’opposition démocratique au régime avant l’investiture présidentielle, en particulier l’enlèvement puis la libération de María Corina Machado par les forces de sécurité du régime, dans une tentative délibérée d’instiller la peur; condamne en outre les persécutions perpétrées par le régime contre le peuple vénézuélien, ainsi que contre de nombreux citoyens de l’Union, qui ont été détenus arbitrairement et restent à ce jour injustement emprisonnés; demande qu’il soit mis un terme aux violations systématiques des droits de l’homme; demande la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques et de toutes les personnes détenues de façon arbitraire; appelle le régime Maduro à cesser sa politique de répression et d’attaques contre la société civile et l’opposition;

8.demande au procureur de la Cour pénale internationale d’émettre un mandat d’arrêt international à l’encontre de Nicolás Maduro et d’autres hauts fonctionnaires du régime soupçonnés d’avoir commis des crimes contre l’humanité; invite l’Union et ses États membres à soutenir cette demande;

9.prie instamment l’Union, ses États membres et tous les acteurs démocratiques régionaux et internationaux de soutenir sans condition, dans un devoir moral, les forces démocratiques du Venezuela, et de tout mettre en œuvre pour rétablir la démocratie dans le pays afin de faire preuve de solidarité et de respect à l’égard du peuple vénézuélien, de sa volonté légitime et de son droit de vivre en liberté et en paix dans un système démocratique;

10.attire l’attention sur le fait que la prise illégitime du pouvoir par Maduro a exacerbé une crise humanitaire désastreuse préexistante, qui avait déjà incité plus de 8millions de Vénézuéliens à chercher refuge à l’étranger, et qu’elle en contraindra probablement encore plus à fuir, provoquant une nouvelle pression migratoire croissante qui se fera le plus sentir dans les pays voisins;

11.estime que, dans la disjonction entre la démocratie et la dictature, il n’y a pas de place pour l’ambiguïté ou le compromis, car chacun est ou du côté des démocrates et de ceux qui subissent la répression, ou du côté des dictateurs;

12.charge sa Présidente de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, aux participants au sommet UE-Communauté des États latino-américains et des Caraïbes, à l’Assemblée parlementaire euro-latino-américaine, à l’Organisation des États américains, au secrétaire général des Nations unies et aux autorités du régime vénézuélien.

Dernière mise à jour: 22 janvier 2025
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