Ϸվ

Rapport - A10-0066/2025Rapport
A10-0066/2025

RAPPORTsur le neuvième rapport sur la cohésion économique et sociale

15.4.2025-()

Commission du développement régional
Rapporteur: Jacek Protas

ʰdzéܰ:
Cycle de vie en séance
Cycle relatif au document:
A10-0066/2025
Textes déposés :
A10-0066/2025
Textes adoptés :

PROPOSITION DE RÉSOLUTION DU PARLEMENT EUROPÉEN

sur le neuvième rapport sur la cohésion économique et sociale

()

Le Parlement européen,

vu les articles2 et3 du traité sur l’Union européenne,

vu les articles4, 162, 174 à178, et349 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (traitéFUE),

vu le règlement(UE)2021/1060 du Parlementeuropéen et du Conseil du24juin2021 portant dispositions communes relatives au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen plus, au Fonds de cohésion, au Fonds pour une transition juste et au Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture, et établissant les règles financières applicables à ces Fonds et au Fonds «Asile, migration et intégration», au Fonds pour la sécurité intérieure et à l’instrument relatif à la gestion des frontières et à la politique des visas[1] («règlement portant dispositions communes»),

vu le règlement (UE) 2021/1058 du Parlement européen et du Conseil du24juin2021 relatif au Fonds européen de développement régional et au Fonds de cohésion[2],

vu le règlement (UE) 2021/1059 du Parlement européen et du Conseil du 24juin2021 portant dispositions particulières relatives à l’objectif «Coopération territoriale européenne» (Interreg) soutenu par le Fonds européen de développement régional et les instruments de financement extérieur[3],

vu le règlement (UE)2021/1057 du Parlement européen et du Conseil du24juin2021 instituant le Fonds social européen plus (FSE+) et abrogeant le règlement (UE) nº1296/2013[4],

vu le règlement(UE)2021/1056 du Parlement européen et du Conseil du24juin2021 établissant le Fonds pour une transition juste[5],

vu le règlement (UE) 2021/2115 du Parlement européen et du Conseil du 2décembre2021 établissant des règles régissant l’aide aux plans stratégiques devant être établis par les États membres dans le cadre de la politique agricole commune (plans stratégiques relevant de la PAC) et financés par le Fonds européen agricole de garantie (FEAGA) et par le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader), et abrogeant les règlements (UE) nº1305/2013 et (UE) nº1307/2013[6],

vu le règlement (UE)2020/460 du Parlement européen et du Conseil du30mars2020 modifiant les règlements (UE)nº1301/2013, (UE)nº1303/2013 et (UE)nº508/2014 en ce qui concerne des mesures spécifiques visant à mobiliser des investissements dans les systèmes de soins de santé des États membres et dans d’autres secteurs de leur économie en réaction à la propagation du COVID-19 (initiative d’investissement en réaction au coronavirus)[7],

vu le règlement (UE) 2020/558 du Parlement européen et du Conseil du 23avril 2020 modifiant les règlements (UE) nº1301/2013 et (UE) nº1303/2013 en ce qui concerne des mesures spécifiques visant à offrir une flexibilité exceptionnelle pour l’utilisation des Fonds structurels et d’investissement européens en réaction à la propagation de la COVID‐19[8],

vu le règlement (UE)2020/461 du Parlement européen et du Conseil du 30mars2020 modifiant le règlement (CE) nº2012/2002 du Conseil en vue de fournir une aide financière aux États membres et aux pays dont l’adhésion à l’Union est en cours de négociation qui sont gravement touchés par une urgence de santé publique majeure[9],

vu le règlement (UE) 2020/2221 du Parlement européen et du Conseil du23décembre2020 modifiant le règlement (UE) nº1303/2013 en ce qui concerne des ressources supplémentaires et des modalités d’application afin de fournir un soutien pour favoriser la réparation des dommages à la suite de la crise engendrée par la pandémie deCOVID-19 et de ses conséquences sociales et pour préparer une reprise écologique, numérique et résiliente de l’économie (REACT-EU)[10],

vu le règlement (UE) 2022/562 du Parlement européen et du Conseil du6avril2022 modifiant les règlements (UE) nº1303/2013 et (UE) nº223/2014 en ce qui concerne l’action de cohésion pour les réfugiés en Europe (CARE)[11],

vu le règlement (UE) 2022/2039 du Parlement européen et du Conseil du 19octobre2022 modifiant le règlement(UE) nº1303/2013 et le règlement(UE)2021/1060 en ce qui concerne une flexibilité supplémentaire pour faire face aux conséquences de l’agression militaire menée par la Fédération de Russie FAST (Assistance flexible aux territoires) – CARE[12],

vu le programme URBACT en faveur d’un développement urbain durable, établi en2002,

vu le programme urbain pour l’UE du 30mai2016,

vu l’agenda territorial2030 du 1erdécembre2020,

vu le 9e rapport sur la cohésion, publié par la Commission le 27mars2024[13], et la communication de la Commission du 27mars2024 sur le 9erapport sur la cohésion (),

vu l’étude intitulée «The future of EU cohesion: Scenarios and their impacts on regional inequalities» (L’avenir de la cohésion européenne: scénarios et leurs incidences sur les inégalités régionales), publiée par le service de recherche du Parlement européen en décembre2024,

vu le rapport de la Commission de février2024 intitulé «Forging a sustainable future together – Cohesion for a competitive and inclusive Europe»[14] (Se construire un avenir durable ensemble – Cohésion en vue d’une Europe compétitive et inclusive),

vu l’avis du Comité économique et social européen du 31mai2024 sur le 9erapport sur la cohésion[15],

vu l’avis du Comité des régions du 21novembre2024 sur une politique de cohésion renouvelée après 2027 qui ne laisse personne de côté – Réponses du CdR au rapport du groupe de spécialistes de haut niveau sur l’avenir de la politique de cohésion et au neuvième rapport sur la cohésion,

vu le rapport intitulé «The future of European competitiveness – A competitiveness strategy for Europe» (L’avenir de la compétitivité européenne – Une stratégie de compétitivité pour l’Europe), publié par la Commission le 9septembre2024,

vu l’accord adopté lors de la 21econférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21) à Paris le12décembre2015 (l’accord de Paris),

vu l’étude intitulée «Streamlining EU Cohesion Funds: addressing administrative burdens and redundancy» (Rationalisation des Fonds de cohésion de l’UE: s’attaquer aux charges administratives et aux redondances), publiée par sa direction générale des politiques internes de l’Union en novembre2024[16],

vu le règlement (UE) 2025/XXXX du Parlement européen et du Conseil du [INSÉRER LA DATE] relatif à l’instrument pour le développement et la croissance des régions frontalières dans l’UE (BRIDGEforEU) [INSÉRER LA NOTE DE BAS DE PAGE UNE FOIS PUBLIÉ AU JO],

vu la communication de la Commission du 3 mai 2022 intitulée «Donner la priorité aux citoyens, assurer une croissance durable et inclusive, libérer le potentiel des régions ultrapériphériques de l’Union» (),

vu l’avis sous forme de lettre de la commission de l’agriculture et du développement rural (XXX),

vu sa résolution du25mars2021 sur la politique de cohésion et les stratégies régionales en matière d’environnement dans la lutte contre le changement climatique[17],

vu sa résolution du 20mai2021 sur l’inversion des tendances démographiques dans les régions de l’Union utilisant les instruments de la politique de cohésion[18],

vu sa résolution du14septembre2021 intitulée «Vers un renforcement du partenariat avec les régions ultrapériphériques de l’Union»[19],

vu sa résolution du 15septembre2022 sur la cohésion économique, sociale et territoriale dans l’UE: le 8erapport sur la cohésion[20],

vu sa résolution du 20octobre2023 sur les possibilités d’amélioration de la fiabilité des audits et des contrôles réalisés par les autorités nationales dans le cadre de la gestion partagée[21],

vu sa résolution du 23novembre2023 sur la mise à profit des talents dans les régions d’Europe[22],

vu sa résolution du 14mars2024 intitulée «Politique de cohésion 2014-2020 – mise en œuvre et résultats dans les États membres»[23],

vu l’article55 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission du développement régional (A10-0066/2025),

A.considérant que la politique de cohésion est au cœur des politiques de l’Union et constitue le principal instrument d’investissement de l’Union dans le développement économique, social et territorial durable et qu’elle contribue aux objectifs du pacte vert dans l’ensemble de l’Union au titre de ses cadres financiers pluriannuels pour les périodes 2014-2020 et 2021-2027; que la politique de cohésion, comme le prévoient les traités, est fondamentale pour le bon fonctionnement et la prospérité du marché intérieur en favorisant le développement de toutes les régions de l’Union, et en particulier des régions les moins développées;

B.considérant que la politique de cohésion a favorisé la convergence économique, sociale et territoriale dans l’Union, notamment en augmentant le produit intérieur brut (PIB), par exemple dans les États membres du centre et de l’est de l’Union, qui est passé de 43% de la moyenne de l’Union en1995 à environ 80% en2023; que le 9erapport sur la cohésion souligne qu’à la fin de 2022, la politique de cohésion a soutenu plus de 4,4millions d’entreprises, créant ainsi plus de 370000emplois dans ces entreprises; qu’il souligne également que la politique de cohésion génère un retour sur investissement important et que chaque euro investi dans les programmes 2014-2020 et 2021-2027 aura généré 1,3euro de PIB supplémentaire dans l’Union d’ici à 2030; que la politique de cohésion représentait en moyenne environ 13% de l’investissement public total dans l’Union[24];

C.considérant que le rapport de la Commission intitulé «Une vision à long terme pour les zones rurales de l’UE: principales réalisations et pistes pour l’avenir», présenté avec le neuvième rapport sur la cohésion, souligne que 24,6milliards d’euros, soit 8% du pilier de développement rural de la politique agricole commune, sont consacrés aux investissements dans les zones rurales au-delà de l’agriculture, ce qui ouvre le débat sur l’avenir des zones rurales;

D.considérant qu’entre 2021 et 2027, la politique de cohésion aura investi plus de 140milliards d’euros dans les transitions écologique et numérique[25], afin de contribuer à l’amélioration des réseaux et des infrastructures, de soutenir la conservation de la nature, d’améliorer les compétences vertes et numériques et de favoriser la création d’emplois et de services pour la population;

E.considérant qu’en dépit de l’incidence positive largement reconnue et avérée de la politique de cohésion sur la convergence sociale, économique et territoriale, d’importants défis subsistent, marqués notamment par des disparités de développement au niveau infranational, au sein des régions et dans les régions prises dans un piège de développement, et par l’impact du changement climatique, en termes de démographie, de transitions écologique et numérique, et de connectivité, mais aussi de développement économique durable, en particulier dans les régions les moins développées et dans les zones rurales et isolées;

F.considérant que la politique de cohésion et les programmes sectoriels de l’Union ont aidé de manière répétée et efficace les régions à réagir efficacement aux urgences et aux chocs asymétriques tels que la crise de la COVID-19, le Brexit, la crise énergétique et la crise des réfugiés causée par l’invasion russe de l’Ukraine, ainsi qu’aux catastrophes naturelles, même s’il s’agit d’une politique structurelle à long terme et non d’un instrument de gestion de crise ni d’un mécanisme «de référence» pour le financement de la réaction aux urgences; que de telles crises ont retardé la mise en œuvre des Fonds structurels et d’investissement européens et qu’un nombre considérable de projets financés au moyen de fonds de la facilité pour la reprise et la résilience (FRR) ont été tirés, pour la plupart, des projets qui devaient faire l’objet d’investissements dans le cadre de la politique de cohésion;

G.considérant qu’en dépit des mesures déjà prises pour les périodes 2014-2020 et 2021-2027, il convient de simplifier davantage le cadre réglementaire régissant l’utilisation et la gestion des instruments et des fonds de la politique de cohésion et d’améliorer l’utilisation et le développement d’outils numériques interopérables, y compris via le développement de centres de services numérisés de type «guichets uniques», dans le but de rationaliser les procédures, de renforcer la confiance des parties prenantes, de réduire la charge administrative, d’améliorer la souplesse dans la gestion des fonds et d’accélérer les versements, non seulement pour les autorités compétentes, mais aussi pour les bénéficiaires finaux; qu’il est nécessaire d’accroître les possibilités d’utilisation des fonds de manière plus souple, y compris la possibilité de financer le développement de produits à double usage; qu’il est de la plus haute importance de formuler toute future politique de cohésion en conservant la même impulsion stratégique tout au long de la période de financement, avec toutefois la possibilité de la réévaluer à mi-parcours;

H.considérant que le faible taux d’absorption des fonds de la politique de cohésion2021-2027, qui est actuellement de 6%, n’est pas dû à un manque de besoins de la part des États membres ou des régions, mais plutôt à des retards dans l’approbation des programmes opérationnels, à la période de transition entre les cadres financiers, à la priorité donnée à NextGenerationEU par les autorités de gestion nationales, à une capacité administrative limitée et à des procédures bureaucratiques complexes; que les États membres et les régions ne se précipitent probablement pas pour absorber tous les fonds disponibles, car ils anticipent une éventuelle prolongation dans le cadre des règles N+2 ou N+3;

I.considérant que les modifications radicales du cadre réglementaire pour la cohésion, d’une période de programmation à l’autre, contribuent à l’insécurité parmi les autorités responsables et les bénéficiaires, à la surréglementation, à l’augmentation des taux d’erreur (et aux conséquences financières négatives qui en découlent ainsi qu’en termes de réputation), aux retards dans la mise en œuvre et, au final, à la désaffection chez les bénéficiaires et le grand public;

J.considérant qu’il y a parfois concurrence entre les fonds de cohésion, les fonds d’urgence et les politiques sectorielles;

K.considérant que les changements démographiques varient considérablement d’une région à l’autre de l’Union, la population de certains États membres étant confrontée à un déclin prévu dans les années à venir tandis que d’autres devraient croître; que des évolutions démographiques se produisent également entre régions, avec notamment un exode depuis les régions ultrapériphériques, mais sont généralement considérées comme un déplacement depuis les zones rurales vers les zones urbaines au sein des États membres, avec un plus grand nombre de femmes que d’hommes qui quittent les zones rurales, mais aussi comme un déplacement vers les zones métropolitaines, les villages autour des grandes villes éprouvant des difficultés à investir dans les infrastructures de base; que la fourniture de services essentiels tels que les soins de santé, l’éducation et les transports doit être renforcée dans toutes les régions, en prêtant une attention particulière aux zones rurales et isolées; qu’il convient de mettre davantage l’accent sur les régions connaissant un dépeuplement et souffrant de l’absence de services adéquats, ce qui nécessite des mesures ciblées pour encourager les jeunes à rester dans la région grâce à des projets d’entrepreneuriat, à une agriculture de qualité et à un tourisme durable;

L.considérant qu’il est essentiel de tenir compte du vieillissement de la population afin de garantir la justice parmi les générations et, partant, de renforcer la participation, en particulier des jeunes;

M.considérant que les zones urbaines subissent de nouveaux problèmes découlant de l’afflux de population dans les villes, ainsi que de l’augmentation du prix des logements et de l’énergie, qui requièrent d’élargir l’offre de logements, de prendre de nouvelles mesures de protection de l’environnement et d’économie d’énergie, comme la rénovation accélérée en profondeur pour lutter contre la précarité énergétique et promouvoir l’efficacité énergétique; que la politique de cohésion de l’Union devrait contribuer à assurer un marché du logement qui soit accessible et abordable pour tous au sein de l’Union, en particulier les ménages à revenu faible et moyen, les citadins, les familles avec enfants, les femmes et les jeunes;

N.considérant qu’une mise en œuvre efficace du programme urbain pour l’UE peut renforcer la capacité des villes à contribuer à la réalisation des objectifs de cohésion, en améliorant la qualité de vie des citoyens et en garantissant une utilisation plus efficace des ressources financières de l’Union;

O.considérant qu’il convient d’accorder une attention particulière aux zones rurales, aux zones où s’opère une transition industrielle et aux régions de l’Union qui souffrent de handicaps naturels ou démographiques graves et permanents, d’une fuite des cerveaux, de risques climatiques et de pénurie en eau, telles que les régions ultrapériphériques, et en particulier les îles situées à leur périphérie ou à la périphérie de l’Union, les régions à faible densité de population, les îles, les zones montagneuses et les régions transfrontières, ainsi que les régions côtières et maritimes;

P.considérant que la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine a créé une nouvelle réalité géopolitique qui a eu une forte incidence sur l’emploi, le développement économique et les perspectives, ainsi que sur le bien-être général de la population vivant dans des régions limitrophes de l’Ukraine, de la Biélorussie et de la Russie, ainsi que sur les pays candidats tels que l’Ukraine et la Moldavie, qui doivent donc faire l’objet d’une attention et d’un soutien particuliers, y compris en adaptant la politique de cohésion; que cette guerre a poussé un nombre sans précédent de personnes à chercher refuge dans l’Union, ce qui fait peser une charge supplémentaire sur les collectivités et les services locaux; que la sécurité collective de l’Union dépend fortement de la vitalité et du bien-être des régions situées aux frontières extérieures de l’Union;

Q.considérant que la situation unique de l’Irlande du Nord nécessite une approche sur mesure s’appuyant sur les avantages des programmes PEACE et examinant comment une politique de cohésion plus large peut favoriser le processus de réconciliation;

R.considérant que 79% des citoyens sensibilisés aux projets financés par l’Union dans le cadre de la politique de cohésion estiment que ces projets ont des conséquences positives sur les régions[26], ce qui contribue à façonner une attitude pro-européenne;

S.considérant que la connaissance générale des projets financés par l’Union dans le cadre de la politique de cohésion a diminué de 2points de pourcentage depuis2021[27] et qu’il convient donc de viser une plus grande décentralisation pour rendre la politique de cohésion encore plus proche des citoyens;

1.insiste sur le fait que l’attention portée à l’échelon régional et local, l’approche territorialisée et la planification stratégique de la politique de cohésion, ainsi que son modèle de programmation et de mise en œuvre décentralisées fondé sur le principe de partenariat avec une mise en œuvre renforcée du code de conduite européen, la participation des acteurs de l’économie et de la société civile, et la gouvernance à plusieurs niveaux, sont des éléments positifs essentiels de la politique et déterminent son efficacité; est fermement convaincu que ce modèle de politique de cohésion devrait être maintenu dans l’ensemble des régions et approfondi si possible en tant que principal instrument d’investissement à long terme de l’Union pour réduire les disparités, garantir la cohésion économique, sociale et territoriale et stimuler une croissance régionale et locale durable conforme aux stratégies de l’Union, protéger l’environnement, et favoriser de manière essentielle la compétitivité de l’Union et une transition juste, tout en contribuant à relever les nouveaux défis qui se profilent;

2.demande une démarcation claire entre la politique de cohésion et d’autres instruments, afin d’éviter les chevauchements et la concurrence entre les instruments de l’Union, d’assurer la complémentarité des différentes interventions et d’accroître la visibilité et la lisibilité de l’aide de l’Union; observe, dans ce contexte, que les fonds de la FRR doivent soutenir le développement et la croissance économiques sans être spécifiquement axés sur la cohésion économique, sociale et territoriale entre les régions; s’inquiète des projets de la Commission d’appliquer une approche basée sur la performance aux Fonds structurels et d’investissement européens (Fonds ESI); reconnaît que les mécanismes fondés sur la performance peuvent contribuer à rendre la politique plus efficace et mieux axée sur les résultats, mais met en garde contre une imposition généralisée du modèle et exprime de sérieux doutes quant aux idées visant à lier le décaissement des Fonds ESI à la réalisation d’objectifs de réforme définis au niveau central, d’autant plus si les objectifs de réforme ne relèvent pas de la compétence du niveau régional;

3.s’oppose à toute forme de réforme descendante centralisante des programmes de financement de l’Union, y compris ceux relevant de la gestion partagée, tels que la politique de cohésion et la politique agricole commune, et plaide en faveur d’une plus grande décentralisation de la prise de décision au niveau local et régional; réclame une participation accrue des collectivités locales et régionales ainsi que des acteurs économiques et de la société civile à chaque étape des programmes de l’Union en gestion partagée, de la préparation et de la programmation à la mise en œuvre, à l’exécution et à l’évaluation, en gardant à l’esprit que le développement économique et social des régions, et la cohésion territoriale entre elles, ne peuvent être réalisés que sur la base d’une bonne coopération entre tous les acteurs;

4.souligne que le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) joue un rôle clé, aux côtés des fonds de la politique de cohésion, dans le soutien aux zones rurales; met l’accent sur le fait que la conception du Feader doit s’aligner sur les règles des fonds de la politique de cohésion afin de stimuler les synergies et de faciliter les projets de développement rural à financement multiple;

5.est convaincu que la politique de cohésion ne peut continuer à jouer son rôle que si elle dispose d’un financement solide; fait observer que cela implique que la future politique de cohésion soit dotée d’un financement solide pour la période financière post-2027; souligne qu’il est nécessaire de prévoir des financements suffisamment ambitieux et simples d’accès pour permettre à la politique de cohésion de continuer à remplir son rôle de principale politique d’investissement de l’Union, tout en conservant la flexibilité nécessaire pour relever les nouveaux défis potentiels, y compris la possibilité de financer le développement de produits à double usage, et qu’il est nécessaire de permettre aux autorités locales, aux parties prenantes et aux bénéficiaires de stimuler efficacement le développement local; est fermement convaincu que la capacité à apporter des réponses souples aux défis imprévisibles ne devrait pas se faire au détriment de l’orientation stratégique et des objectifs clairs et à long terme de la politique de cohésion;

6.souligne l’importance du prochain cadre financier pluriannuel (CFP) de l’Union et de l’examen à mi-parcours des programmes de la politique de cohésion2021-2027 pour façonner l’avenir de la politique de cohésion; réaffirme la nécessité d’une politique de cohésion post-2027 plus ambitieuse dans le prochain CFP 2028-2034; demande dès lors que le prochain CFP garantisse que la politique de cohésion continue à recevoir au moins le même niveau de financement que celui de la période actuelle en termes réels; demande en outre que la politique de cohésion reste une rubrique distincte dans le nouveau CFP; souligne que la politique de cohésion devrait être protégée contre les effets statistiques susceptibles de modifier l’éligibilité des régions en changeant le PIB moyen de l’Union; souligne une fois de plus le besoin de nouvelles ressources propres pour l’Union;

7.propose donc que le prochain CFP soit plus réactif aux besoins imprévus, notamment en prévoyant des marges et des flexibilités suffisantes dès le départ; souligne toutefois à cet égard que la politique de cohésion n’est pas un instrument de crise et qu’elle ne devrait pas s’écarter de ses principaux objectifs, à savoir sa nature d’investissement à long terme; demande que le Fonds de solidarité de l’Union européenne soit renforcé, y compris dans son préfinancement, en le rendant moins bureaucratique et plus facilement accessible, afin de mettre au point un instrument approprié capable de réagir de manière adéquate aux conséquences économiques, sociales et territoriales des futures catastrophes naturelles ou urgences sanitaires; souligne la nécessité que le Parlement exerce un contrôle adéquat sur tous les fonds et instruments d’urgence;

8.reconnaît la nécessité d’utiliser également la nomenclature des unités territoriales statistiques (NUTS) 3 pour des cas spécifiques, d’une manière qui reconnaisse l’existence d’inégalités de développement au sein de toutes les régions NUTS2; estime que le PIB régional par habitant devrait rester le principal critère pour fixer les dotations des États membres au titre de la politique de cohésion; se félicite que, à la suite des demandes insistantes du Parlement, la Commission ait commencé à envisager des critères supplémentaires[28] tels que les émissions de gaz à effet de serre, la densité de population, les niveaux d’éducation et les taux de chômage, afin de fournir une meilleure vue d’ensemble socioéconomique des régions;

9.souligne que la conditionnalité liée à l’état de droit est une condition globale, qui reconnaît et impose le respect de l’état de droit, notamment en tant que condition d’octroi d’un financement au titre de la politique de cohésion, afin de veiller à ce que les ressources de l’Union soient utilisées de manière transparente, équitable et responsable et dans un souci de bonne gestion financière; juge nécessaire de renforcer le respect de l’état de droit et des droits fondamentaux et de veiller à ce que toutes les actions soient compatibles avec le soutien aux principes démocratiques, à l’égalité entre les hommes et les femmes et aux droits de l’homme, y compris les droits des travailleurs, les droits des personnes handicapées et les droits de l’enfant, dans la mise en œuvre de la politique de cohésion; met en exergue le rôle important joué par l’Office européen de lutte antifraude et le Parquet européen dans la protection des intérêts financiers de l’Union;

10.demande que des efforts supplémentaires soient déployés pour simplifier, assouplir, renforcer les synergies et rationaliser les règles et les procédures administratives régissant les fonds de la politique de cohésion au niveau européen, national et régional, en tirant pleinement parti des technologies disponibles afin d’accroître l’accessibilité et l’efficacité, en s’appuyant sur le cadre de gestion partagée existant et bien établi, pour renforcer la confiance des utilisateurs, en encourageant ainsi la participation d’un plus large éventail d’acteurs économiques et de la société civile aux projets soutenus et en maximisant l’impact des fonds; appelle de ses vœux de nouvelles initiatives en vue d’une meilleure absorption des fonds de cohésion, y compris des niveaux de cofinancement accrus, des préfinancements plus élevés et des remboursements d’investissement plus rapides; demande que les administrations locales, en particulier celles qui représentent des petites communautés, soient formées d’un point de vue technique à une meilleure gestion administrative des fonds; souligne par conséquent l’importance de renforcer le principe de l’audit unique, de poursuivre l’extension des options de coûts simplifiés et de réduire la duplication des contrôles et des audits qui font double emploi avec la surveillance nationale et régionale pour un même projet et un même bénéficiaire, afin d’éliminer la possibilité de reproduire les erreurs au cours des années d’exécution qui suivent;

11.invite la Commission et les États membres à accorder une plus grande flexibilité aux régions, dès le stade de la programmation, afin de répondre à leurs besoins et spécificités particuliers, en soulignant la nécessité d’associer les acteurs économiques et de la société civile; souligne que la concentration thématique a été un élément clé de l’alignement de la politique de cohésion sur les objectifs de la stratégie Europe2020; demande dès lors à la Commission de présenter toutes les conclusions relatives à la mise en œuvre de la concentration thématique et de tirer des enseignements pour les futures propositions législatives;

12.reconnaît que les transitions écologique, numérique et démographique présentent des défis importants, mais également des opportunités pour la réalisation de l’objectif de cohésion économique, sociale et territoriale; reconnaît que, statistiquement, les zones à revenu élevé peuvent masquer les problèmes économiques d’une région; est conscient du risque d’aggravation des disparités régionales, d’aggravation des inégalités sociales et d’augmentation de la «géographie du mécontentement» liée au processus de transition; souligne la nécessité d’atteindre les objectifs de l’Union en matière de durabilité et de climat et de maintenir une croissance économique partagée en renforçant la compétitivité de l’Union; appelle donc de ses vœux une stratégie européenne qui garantisse une croissance harmonieuse au sein de l’Union, tout en répondant aux besoins spécifiques des différentes régions; reste résolu à poursuivre les transitions écologique et numérique, car elles créeront des opportunités pour améliorer la compétitivité de l’Union; souligne la nécessité d’investir dans des projets d’infrastructure qui améliorent la connectivité, en particulier dans les transports durables et intelligents, ainsi que dans les réseaux énergétiques et numériques, en veillant à ce que toutes les régions, y compris les régions éloignées et moins développées, soient pleinement intégrées dans le marché unique et bénéficient équitablement des possibilités qu’il offre; souligne dans ce contexte la nécessité de soutenir le développement des industries vertes, en encourageant les spécificités et les traditions locales afin d’accroître la résilience de l’environnement économique et de la société civile face aux défis futurs;

13.demande instamment que la politique de cohésion reste cohérente avec un effort visant à accroître l’innovation et à achever le marché unique de l’Union, conformément aux conclusions du rapport Draghi sur la compétitivité européenne; souligne, dans le contexte des disparités régionales, le problème de la persistance de la fracture en matière d’innovation et plaide en faveur d’une approche adaptée, territorialisée, pour favoriser l’innovation et la convergence économique entre les régions et réduire le fossé de l’innovation; invite à renforcer le rôle de l’innovation locale et régionale dans la mise en place d’écosystèmes de recherche et d’innovation compétitifs et dans la promotion de la cohésion territoriale; souligne les nouvelles initiatives de l’Union, telles que les vallées régionales de l’innovation et les partenariats pour l’innovation régionale, qui visent à relier des territoires présentant différents niveaux de performance en matière d’innovation et à combler le fossé de l’innovation; considère que cette approche renforcera l’autonomie régionale, en permettant aux autorités locales et régionales de façonner les politiques et les objectifs de l’Union en fonction de leurs besoins, caractéristiques et capacités spécifiques, tout en préservant le principe de partenariat;

14.est convaincu que la politique de cohésion doit continuer à promouvoir le principe d’une transition juste, en répondant aux besoins spécifiques des régions, tout en ne laissant aucun territoire ni personne de côté; demande la poursuite du financement du processus de transition juste, le Fonds pour une transition juste étant pleinement intégré dans le règlement portant dispositions communes et doté de moyens financiers accrus pour la période de programmation post-2027; souligne toutefois la nécessité d’évaluer l’incidence du Fonds pour une transition juste sur la transformation des régions éligibles et, tout en veillant à ce qu’il continue de faire partie de la politique de cohésion, d’affiner son approche dans le nouveau CFP sur la base des conclusions et des mesures concrètes visant à garantir le bien-être économique et social des populations touchées;

15.insiste sur la nécessité d’améliorer le lien entre la politique de cohésion et la gouvernance économique de l’Union, tout en évitant d’adopter une approche répressive; souligne que le Semestre européen devrait être conforme aux objectifs de la politique de cohésion au titre des articles 174 et 175 du traitéFUE; appelle de ses vœux la participation des régions à la réalisation de ces objectifs et une approche territoriale plus forte; plaide en faveur d’un processus de réflexion sur le concept de conditionnalité macroéconomique et demande d’envisager la possibilité de le remplacer par de nouvelles formes de conditionnalité afin de mieux tenir compte des nouveaux défis à venir;

16.s’inquiète du nombre croissant de régions qui se trouvent dans un piège de développement, qui stagnent économiquement et qui souffrent d’un fort déclin démographique et d’un accès limité aux services essentiels; demande par conséquent de revoir à la hausse le cofinancement des projets visant à renforcer les services essentiels; souligne le rôle des instruments de la politique de cohésion pour soutenir les différentes régions et zones locales confrontées à des évolutions démographiques affectant le droit effectif des citoyens à rester sur leur territoire, y compris, entre autres, les défis liés au dépeuplement, au vieillissement de la population, aux déséquilibres entre les sexes, à la fuite des cerveaux, aux pénuries de compétences et aux déséquilibres de main-d’œuvre entre les régions; reconnaît la nécessité d’incitations économiques ciblées et d’interventions structurelles pour lutter contre ces phénomènes; appelle de ses vœux, dans ce contexte, la mise en œuvre de programmes ciblés pour attirer, développer et retenir les talents, en particulier dans les régions qui connaissent des départs importants de travailleurs qualifiés, en encourageant l’éducation, la culture, l’esprit d’entreprise et les écosystèmes d’innovation qui s’alignent sur les besoins et opportunités économiques locaux et régionaux;

17.reconnaît qu’il importe de soutenir et de financer des solutions spécifiques pour les régions confrontées à des difficultés économiques graves et persistantes ou à de graves handicaps naturels et démographiques permanents; réaffirme la nécessité de maintenir et d’améliorer la prestation des services essentiels de qualité (comme l’éducation et les soins de santé), les transports et la connectivité numérique de ces régions, de favoriser leur diversification économique et la création d’emplois, mais aussi d’aider ces régions à faire face aux défis que constituent la désertification rurale, le vieillissement de la population, la pauvreté, le dépeuplement, la solitude et l’isolement, de même que le manque de perspectives pour les personnes vulnérables telles que les personnes handicapées; souligne la nécessité de donner la priorité au développement et au financement adéquat de secteurs stratégiques, tels que les énergies renouvelables, le tourisme durable, l’innovation et les infrastructures numériques, d’une manière adaptée au potentiel économique et aux ressources de chaque région, afin de créer des conditions plus larges pour une croissance endogène et un développement équilibré dans toutes les régions, en particulier les zones rurales, reculées et moins développées, les régions frontalières, les îles et les régions ultrapériphériques; rappelle qu’il importe d’établir des liens solides entre les zones rurales et urbaines et également de soutenir tout particulièrement les femmes dans les zones rurales;

18.souligne la nécessité d’une approche adaptée aux régions ultrapériphériques, telles que définies à l’article349 du traitéFUE, qui sont confrontées à des défis structurels uniques et cumulatifs en raison de leur éloignement, de la taille réduite de leur marché, de leur vulnérabilité au changement climatique et de leurs dépendances économiques; relève que ces contraintes permanentes, notamment la faible taille de l’économie locale, l’éloignement du continent européen, la proximité des pays tiers, la double insularité pour la plupart d’entre elles, et la faible diversification du secteur productif entraînent des surcoûts et une baisse de compétitivité, rendant leur adaptation aux transitions écologique et numérique particulièrement complexe et coûteuse; souligne qu’elles disposent de nombreux atouts pour poursuivre le développement – notamment au moyen d’une amélioration de la connectivité régionale – de secteurs clés tels que l’économie bleue, l’agriculture durable, les énergies renouvelables, les activités spatiales, la recherche ou l’écotourisme; réitère sa demande de longue date à la Commission pour qu’elle examine dûment l’incidence de toute nouvelle proposition législative sur les régions ultrapériphériques, en vue d’éviter des charges réglementaires disproportionnées et des effets néfastes sur l’économie de ces régions;

19.souligne que les villes et les zones métropolitaines sont confrontées à des défis qui leur sont propres, tels que des poches de pauvreté considérables, des problèmes de logement, des embouteillages et une mauvaise qualité de l’air, ce qui pose des problèmes de cohésion sociale et économique en raison d’un développement territorial peu harmonieux; souligne la nécessité d’un programme spécifique destiné aux villes et demande l’approfondissement de leurs liens avec les zones urbaines fonctionnelles, en englobant les villes plus petites, afin que les avantages économiques et sociaux soient répartis plus uniformément sur l’ensemble du territoire; souligne la nécessité de renforcer la coordination entre les initiatives du programme urbain pour l’UE et les instruments de la politique de cohésion, en favorisant une approche intégrée qui tienne compte des spécificités territoriales et des défis émergents; demande en outre un accès plus direct aux financements de l’Union pour les collectivités régionales et locales, ainsi que pour les villes et les autorités urbaines, notamment en élargissant le recours aux investissements territoriaux intégrés (ITI);

20.souligne la nécessité de poursuivre et de renforcer les investissements en faveur d’un logement accessible, dans le cadre de la politique de cohésion, en reconnaissant son importance pour les régions et les villes; souligne la nécessité de promouvoir les modifications de la politique de cohésion qui sont pertinentes pour l’investissement dans le logement et qui dépassent les deux possibilités actuelles (efficacité énergétique et logement social); souligne le rôle important que joue la politique de cohésion dans le déploiement et la coordination de ces initiatives; estime, en outre, qu’il importe d’inclure le caractère abordable du logement dans l’initiative URBACT;

21.souligne l’importance stratégique de régions frontalières extérieures fortes pour la sécurité et la résilience de l’Union; invite la Commission à soutenir les États membres et les régions touchés par la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, notamment les régions situées à la frontière orientale de l’Union, en révisant les lignes directrices relatives aux aides d’État à finalité régionale[29], au moyen d’outils sur mesure et d’investissements dans le cadre de la politique de cohésion, ainsi qu’à les aider à tirer le meilleur parti des possibilités offertes par les fonds de la politique de cohésion, y compris Interreg, de manière flexible, pour contribuer à faire face aux conséquences socioéconomiques négatives de la guerre sur leurs populations et leurs territoires; demande en outre d’apporter un soutien aux régions limitrophes de pays candidats tels que l’Ukraine et la Moldavie pour renforcer leurs liens et promouvoir leur intégration dans l’Union;

22.souligne la valeur ajoutée de la coopération territoriale en général et de la coopération transfrontière en particulier; souligne l’importance d’Interreg pour les régions transfrontalières, y compris les régions ultrapériphériques; souligne son rôle important pour contribuer à leur développement et surmonter les obstacles transfrontaliers, notamment en instaurant la confiance de part et d’autre des frontières, en développant les liaisons de transport, en recensant et en réduisant les obstacles juridiques et administratifs et en augmentant la fourniture et l’utilisation des services publics transfrontaliers, entre autres; considère Interreg comme le principal instrument de l’Union pour s’attaquer aux obstacles transfrontières persistants auxquels sont confrontés les services d’urgence, et propose de mettre davantage l’accent sur ces services; souligne que les zones transfrontalières sont souvent confrontées à des défis spécifiques, notamment les zones frontalières situées aux frontières extérieures de l’Union et limitrophes de pays agresseurs; estime que les régions frontalières de l’Union, confrontées à de multiples défis, doivent être soutenues et estime qu’elles doivent être dotées de moyens accrus; se félicite du nouveau règlement relatif à BRIDGEforEU; souligne l’importance des projets à petite échelle et transfrontaliers et insiste sur la nécessité d’une mise en œuvre efficace sur le terrain; invite la Commission à encourager les États membres à soutenir activement les campagnes de sensibilisation dans les régions frontalières afin de maximiser les effets de la coopération transfrontalière;

23.rappelle la nécessité de «soutenir la cohésion», plutôt que de se reposer uniquement sur le principe consistant à «ne pas nuire à la cohésion», en vertu duquel aucune action ne doit entraver le processus de convergence ni contribuer aux disparités régionales; plaide en faveur d’une intégration plus poussée de ce principe en tant que principe transversal dans toutes les politiques de l’Union, afin qu’elles soutiennent les objectifs de cohésion sociale, économique et territoriale, tels que visés aux articles3 et174 du traitéFUE; invite en outre la Commission à publier des lignes directrices spécifiques sur la manière de mettre en œuvre et de faire respecter ces principes dans l’ensemble des politiques de l’Union, en accordant une attention particulière à l’incidence de la législation de l’Union sur la compétitivité des régions moins développées; rappelle que les nouvelles propositions législatives doivent tenir dûment compte des réalités locales et régionales; suggère à la Commission de s’appuyer sur des outils innovants tels que le RegHub (réseau de pôles régionaux) pour recueillir des données sur l’incidence des politiques européennes dans les régions; souligne à cette fin la nécessité de renforcer l’évaluation régionale de l’impact territorial de la législation de l’Union, tout en renforçant simultanément les aspects territoriaux d’autres politiques pertinentes; insiste sur le fait que la promotion de la cohésion devrait également être considérée comme un moyen de favoriser la solidarité et le soutien réciproque entre les États membres et leurs régions; invite la Commission et les États membres à poursuivre leurs efforts en matière de communication et de visibilité des avantages de la politique de cohésion, pour démontrer aux citoyens l’impact concret qu’a l’Union et pour servir d’outil essentiel pour contrer l’euroscepticisme; se félicite du lancement de la version multilingue de la plateforme Kohesio;

24.constate avec inquiétude la forte baisse, ces dernières années, du niveau adéquat de financement national des États membres en faveur de leurs régions les plus pauvres; rappelle qu’il importe de respecter la règle de l’Union en matière d’additionnalité; invite la Commission à veiller à ce que les autorités nationales tiennent dûment compte de la cohésion interne lors de l’élaboration et de la mise en œuvre des projets des Fonds structurels et d’investissement;

25.insiste sur le fait qu’en plus de s’adapter aux besoins régionaux, la politique de cohésion doit être adaptée à l’échelon le plus petit, c’est-à-dire que les fonds doivent être accessibles pour les plus petits projets et porteurs de projets: souligne que leurs initiatives sont souvent les plus innovantes et ont une incidence significative sur le développement rural; rappelle que ces fonds doivent être accessibles à tous, indépendamment de leur taille ou de leur portée; approuve l’appel de l’Alliance pour la cohésion en faveur d’«une politique de cohésion renouvelée après2027 qui ne laisse personne de côté»;

26.souligne que les retards dans les négociations sur le CFP, ainsi que le fait que les États membres ont davantage mis l’accent sur la programmation des fonds de la FRR, ont entraîné des retards considérables au cours de la période de programmation 2021-2027; souligne l’importance de parvenir à un accord rapide pour le prochain cadre, et préconise dès lors de finaliser les négociations sur le règlement portant dispositions communes et le budget au moins unan avant le début de la nouvelle période de financement, de manière à permettre aux États membres d’élaborer, en temps utile, leurs propres stratégies nationales et régionales en matière de financement et ainsi réussir leur transition vers la prochaine période de financement et garantir la poursuite des projets existants financés par les Fonds ESI;

27.charge sa ʰéԳe de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, au Comité économique et social européen, au Comité européen des régions ainsi qu’aux parlements nationaux et régionaux des États membres.


EXPOSÉ DES MOTIFS

La Commission a publié le neuvième rapport sur la cohésion le 27mars2024. Il s’agit donc du dernier avant la publication des propositions de la Commission relatives à un cadre réglementaire renouvelé pour la politique de cohésion après 2027, attendue en 2025. Dans ce contexte, le rapporteur estime qu’il importe tout particulièrement de tirer des conclusions du neuvième rapport sur la cohésion en ce qui concerne les progrès de la cohésion économique, sociale et territoriale dans l’Union, dans le contexte des évolutions et des défis auxquels elle a été confrontée au cours des dernières années et de ceux qu’elle devra probablement relever à l’avenir.

Les conclusions du neuvième rapport sur la cohésion confirment que la politique de cohésion de l’Union a une incidence positive et significative en termes de convergence. Elle réduit les disparités entre les États membres et les régions de l’Union, non seulement en termes de niveau de PIB, mais aussi en termes de réduction du taux de chômage et d’augmentation de la productivité. Elle stimule la croissance et la compétitivité à long terme et joue un rôle essentiel dans le soutien à l’investissement public. L’incidence de la politique de cohésion dans la durée prouve sa valeur en tant qu’outil important d’investissement à long terme.

En outre, le neuvième rapport sur la cohésion conclut que les principes fondamentaux, à savoir l’approche ascendante, la gouvernance à plusieurs niveaux et le principe de partenariat, revêtent une importance capitale[30]. Le rapporteur est convaincu que ces principes déterminent dans une large mesure l’efficacité de la politique et doivent être encore renforcés. C’est pourquoi il ne serait pas judicieux d’appliquer à la politique de cohésion un modèle centralisé par excellence, comme celui qui sous-tend la facilité pour la reprise et la résilience (FRR).

La politique de cohésion a été un élément essentiel de la réaction de l’Union face à de nombreuses crises au cours des années passées. Elle s’est avérée être un outil flexible et efficace, adaptable face à des défis inattendus, tels que la pandémie de coronavirus ou l’incidence pluridimensionnelle de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine. À l’avenir, l’Union sera probablement confrontée à de nouveaux défis de ce type, venant s’ajouter aux conséquences des catastrophes naturelles dues au changement climatique. Le rapporteur est convaincu que la flexibilité de la politique est une nécessité dans ce contexte. Toutefois, il est fondamental que le budget de la politique de cohésion soit suffisamment ambitieux pour permettre à cette politique de préserver en parallèle sa fonction essentielle susmentionnée d’instrument d’investissement à long terme de l’Union.

Les disparités infranationales et la convergence inégale entre les régions, dont certaines voient leur développement bloqué, restent un problème à résoudre. Le neuvième rapport sur la cohésion constate que, pour chaque région, les motifs de cette situation sont divers. Il existe également un risque que les défis à venir creusent encore les disparités, car ils affectent les régions de manière inégale. La politique de cohésion doit donc apporter des solutions permettant une approche sur mesure pour chaque région.

Le rapporteur constate avec inquiétude la situation des régions se trouvant à la frontière orientale de l’Union, qui sont touchées par la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine[31], et il insiste sur la nécessité de garantir le soutien de l’Union envers ces régions, un soutien qui soit pleinement adapté à leurs besoins particuliers.

Le changement climatique est l’un des défis qui touchent les régions de manière inégale, et le rapporteur observe qu’il existe donc un risque d’exacerber les disparités liées à la transition écologique et numérique. En conséquence, le rapporteur est fermement convaincu que la transition juste demeure un concept valable et que son financement devrait se poursuivre. Pour la période 2020-2027, la politique de cohésion a déjà ouvert la voie à un soutien à la transition des régions qui dépendaient du charbon et de l’acier, en intégrant un objectif lié à la transition dans ses programmes, et en investissant également au final des sommes considérables dans les domaines connexes. Le rapporteur fait observer que d’autres régions, y compris celles touchées par l’évolution du secteur automobile, de la logistique ou des industries et services connexes, auraient besoin du même type de soutien afin de réduire les incidences économiques négatives du processus de transition en profondeur qu’elles traversent. Le Fonds pour une transition juste, qui constitue l’un des instruments de l’Union dans ce domaine, doit faire partie de la politique de cohésion, être soumis aux règles de cette dernière au titre d’un règlement portant dispositions communes, et bénéficier du niveau de financement approprié.

Votre rapporteur a conscience qu’une charge administrative excessive décourage le recours aux fonds et que des règles complexes peuvent contribuer à des taux d’erreur plus élevés plutôt qu’à une protection efficace des ressources financières de l’Union. Cela signifie qu’il est nécessaire de simplifier davantage les règles et procédures de la politique de cohésion. Le rapporteur insiste toutefois sur le fait que la simplification doit profiter principalement aux parties prenantes qui mettent en œuvre les fonds, et que les modifications à cet égard doivent pleinement préserver le modèle de gestion partagée.

Le présent rapport est le premier rapport d’initiative de la commissionREGI au cours de la 10elégislature du Parlement européen, quelques mois seulement avant que la Commission européenne ne présente ses propositions relatives à un nouveau cadre financier pluriannuel (CFP) ainsi qu’à des règlements sectoriels.

Des discussions sur l’évolution potentielle de la politique de cohésion sont en cours et de nombreuses parties prenantes ont déjà exprimé leur point de vue. En tant que colégislateur, le Parlement européen a une grande responsabilité dans la définition de l’avenir de cette politique, qui a une incidence directe sur la vie et le bien-être de millions de citoyens et d’entreprises, et contribue au développement socioéconomique et au développement durable de l’Union dans son ensemble.

Par ce rapport, votre rapporteur entend faire le point sur les positions exprimées jusqu’à présent par notre Parlement sur l’avenir de la politique de cohésion, afin de façonner la position du Parlement dans le cadre des discussions en cours et dans la perspective des futures négociations. Dans ce contexte, le rapporteur tient à souligner l’importance des travaux réalisés par les membres de la commission du développement régional par le passé, en particulier au cours de la 9elégislature. Votre rapporteur a fondé ses propres travaux sur un certain nombre de résolutions du Parlement européen, comme celle sur la cohésion économique, sociale et territoriale dans l’UE: le 8erapport sur la cohésion[32], la résolution sur l’exploitation des talents dans les régions d’Europe[33], la résolution sur la politique de cohésion 2014-2020 – mise en œuvre et résultats dans les États membres[34], entre autres.


ANNEXE: ENTITÉS OU PERSONNES DONT LE RAPPORTEUR A REÇU DES CONTRIBUTIONS

Le rapporteur déclare, sous sa responsabilité exclusive, n’avoir reçu aucune contribution d’une entité ou personne devant être indiquée dans la présente annexe en vertu de l’article8 de l’annexeI du règlement intérieur.


LETTRE DE LA COMMISSION DE L’AGRICULTURE ET DU DÉVELOPPEMENT RURAL(19.2.2025)

M.Adrian‑DragoşBenea

ʰéԳ

Commission du développement régional

BRUXELLES

Objet:Avis sur le neuvième rapport sur la cohésion économique et sociale ()

Monsieur le ʰéԳ,

Dans le cadre de la procédure en objet, la commission de l’agriculture et du développement rural a été chargée de soumettre un avis à votre commission. Au cours de sa réunion du25novembre2024, elle a décidé de transmettre cet avis sous forme de lettre.

Elle a adopté cette lettre le 19mars2025 et décidé d’inviter la commission du développement régional, compétente au fond, à incorporer dans la proposition de résolution qu’elle adoptera les suggestions ci-après.

Veuillez agréer, Monsieur le ʰéԳ, l’expression de ma haute considération.

VeronikaVrecionová

SUGGESTIONS

souligne que les zones rurales, montagneuses, insulaires et faiblement peuplées continuent de faire face à des difficultés spécifiques qui entravent la croissance économique, l’inclusion sociale et le développement durable en raison d’une connectivité physique et numérique plus faible ou de possibilités limitées en matière d’éducation et de formation. Le revenu moyen dans les zones rurales correspond à 87,5% du revenu moyen dans les zones urbaines, ce qui souligne la nécessité d’adopter des politiques sociales et économiques ciblées afin de combler cet écart;

2. souligne que le rapport public intitulé«», présenté parallèlement au neuvièmerapport sur la cohésion, reconnaît que 24,6milliards d’EUR, soit 8% du volet de la politique agricole commune consacré au développement rural, sont alloués à des investissements dans les zones rurales au-delà de l’agriculture, ce qui ouvre l’espace pour un débat sur l’avenir des zones rurales;

3. souligne qu’à l’heure où l’Union européenne envisage l’avenir, il est essentiel de rappeler le rôle joué par les zones rurales en Europe et l’importance fondamentale de leur lien avec les zones urbaines; demande que la politique de cohésion soit plus inclusive, qu’elle puisse être davantage adaptée aux zones rurales et qu’elle accorde davantage d’attention au lien qui existe entre zones rurales et zones urbaines; déplore que la part du budget consacrée à la politique de cohésion ait diminué dans le cadre financier pluriannuel2021-2027 et que les fonds alloués aux instruments financiers spécifiquement consacrés au développement des zones rurales, qui dépendent soit de la politique agricole commune(LEADER), soit de leur mobilisation par les autorités de gestion nationales, soient déjà insuffisants;

4.rappelle que, dans ses conclusions, le groupe de spécialistes de haut niveau sur l’avenir de la politique de cohésion souligne qu’il faut un choc de simplification, en particulier pour les zones rurales, qui sont souvent confrontées à des obstacles administratifs complexes qui limitent leur accès aux financements de l’Union;

5.insiste sur le fait qu’en plus de s’adapter aux besoins régionaux, la politique de cohésion doit être adaptée à l’échelon le plus petit: les fonds doivent être accessibles aux projets et aux porteurs de projets les plus petits; souligne que leurs initiatives sont souvent les plus innovantes et ont une incidence significative sur le développement rural; rappelle que ces fonds doivent être accessibles à tous, indépendamment de leur taille ou de leur portée; approuve l’appel de l’Alliance pour la cohésion en faveur d’«une politique de cohésion renouvelée après2027 qui ne laisse personne de côté»;

6.regrette qu’en l’état actuel, les zones rurales, pourtant véritables vitrines de l’Europe, soient encore trop souvent marginalisées et confrontées à des défis persistants tels que l’évolution démographique, la transition numérique, la nécessité de développer une agriculture durable produisant des denrées alimentaires abordables et de qualité, ainsi que l’adaptation au changement climatique; déplore que ces territoires souffrent souvent d’une coordination insuffisante des politiques;

7.souligne que d’autres fonds offrent des opportunités et des solutions aux zones rurales: le Fonds européen de développement régional(FEDER), le Fonds social européen plus(FSE+) et le Fonds pour une transition juste(FTJ);

8.demande à la Commission de simplifier l’accès aux financements de l’Union et les procédures dans le cadre d’une approche cohérente et souple du développement territorial, en particulier pour les zones rurales, tout en continuant de faire valoir les principes de gouvernance à plusieurs niveaux et de partenariat, notamment dans la perspective d’une Union européenne élargie à l’avenir;

9.propose que toutes les directions générales concernées de la Commission européenne participent à une évaluation de l’incidence territoriale et sociale des politiques dont elles sont chargées au moins deuxfois par période de programmation; est convaincu que ces évaluations permettraient d’établir une base de référence plus précise et d’identifier les pistes d’amélioration en matière de prise en compte des territoires ruraux dans les politiques européennes;

10.réaffirme l’importance des liens entre les zones urbaines et rurales et de l’élaboration de stratégies inclusives fondées sur des zones fonctionnelles dans le but d’empêcher le déclin des zones rurales;

11.constate que la politique de cohésion et les stratégies environnementales régionales offrent des possibilités de soutien aux investissements durables des agriculteurs et des gestionnaires de forêts dans l’adaptation au changement climatique, en particulier pour la prévention des inondations, des sécheresses et des incendies;

12.souligne la nécessité de définir des objectifs adaptés et comparables entre la politique de cohésion et laPAC; souligne que ces processus devraient tenir compte de la perspective de genre;

13.invite la Commission à fixer et à mettre en œuvre les mesures de flexibilité nécessaires pour garantir le transfert des fonds de l’Union non dépensés vers différents secteurs agricoles.


ANNEXE: ENTITÉS OU PERSONNES
DONT LA RAPPORTEURE POUR AVIS A REÇU DES CONTRIBUTIONS

La présidente en sa qualité de rapporteure pour avis déclare, sous sa responsabilité exclusive, n’avoir reçu aucune contribution d’une entité ou personne devant être indiquée dans la présente annexe en vertu de l’article8 de l’annexeI du règlement intérieur.

INFORMATIONS SUR L’ADOPTIONPAR LA COMMISSION COMPÉTENTE AU FOND

Date de l’adoption

9.4.2025

Résultat du vote final

+:

–:

0:

28

4

1

Membres présents au moment du vote final

Pascal Arimont, Fredis Beleris, Dragoş Benea, Gordan Bosanac, Andi Cristea, Klára Dobrev, Klara Dostalova, Kathleen Funchion, Raquel García Hermida-Van Der Walle, Gabriella Gerzsenyi, Sérgio Gonçalves, Krzysztof Hetman, Elsi Katainen, Isabelle Le Callennec, Nora Mebarek, Ciaran Mullooly, Elena Nevado del Campo, Andrey Novakov, Valentina Palmisano, Sabrina Repp, Marcos Ros Sempere, Antonella Sberna, Mārtiņš Staķis, Şerban Dimitrie Sturdza, Francesco Ventola, Marta Wcisło

Suppléants présents au moment du vote final

Sandro Gozi, Julien Leonardelli, Alexandra Mehnert, Ana Miranda Paz, Denis Nesci, Jacek Protas, Jessika Van Leeuwen

Membres visés à l’art. 216, par. 7, du règlement intérieur présents au moment du vote final

Arno Bausemer


VOTE FINAL PAR APPEL NOMINALPAR LA COMMISSION COMPÉTENTE AU FOND

28

+

ECR

Denis Nesci, Antonella Sberna, Şerban Dimitrie Sturdza, Francesco Ventola

PPE

Pascal Arimont, Fredis Beleris, Gabriella Gerzsenyi, Krzysztof Hetman, Isabelle Le Callennec, Alexandra Mehnert, Andrey Novakov, Jacek Protas, Jessika Van Leeuwen, Marta Wcisło

Renew

Raquel García Hermida-Van Der Walle, Sandro Gozi, Elsi Katainen, Ciaran Mullooly

S&D

Dragoş Benea, Andi Cristea, Klára Dobrev, Sérgio Gonçalves, Nora Mebarek, Sabrina Repp, Marcos Ros Sempere

Verts/ALE

Gordan Bosanac, Ana Miranda Paz, Mārtiņš Staķis

4

-

PfE

Klara Dostalova, Julien Leonardelli

The Left

Kathleen Funchion, Valentina Palmisano

1

0

ESN

Arno Bausemer

Légende des signes utilisés:

+:pour

-:contre

0:abstention

Dernière mise à jour: 2 mai 2025
Avis juridique-Politique de confidentialité