État de l’Union: Ukraine, énergie, changement climatique, économie 

Communiqué de presse 
 
 

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La Présidente von der Leyen et les députés ont débattu de l’état de l’Union européenne à Strasbourg mercredi. ©European union 2022  

Lors de débat annuel sur l’état de l’Union, les députés ont interrogé la Présidente von der Leyen sur le travail de la Commission durant l’année écoulée et sur ses projets à venir.

À l’ouverture du débat, la Présidente du Parlement, Roberta Metsola, a : ‘‘C’est un véritable honneur de recevoir Olena Zelenska en ce jour si important. Nous sommes ici dans le contexte très préoccupant d’une invasion illégale et totalement injustifiée de l’Ukraine souveraine, mais aussi d’une hausse de l’inflation, des prix de l’énergie et de l’électricité, d’une catastrophe climatique, d’une insécurité alimentaire croissante et d’une hausse du coût de la vie. Aujourd’hui notre message est clair: ‘‘L’Europe apportera des réponses’’.

En ce qui concerne la guerre en Ukraine, la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a éé: ‘‘Poutine échouera et l’Europe triomphera.’’ Elle a ajouté que les sanctions contre la Russie ‘‘étaient là pour durer’’. Mme von der Leyen a annoncé 100 millions d’euros d’aide pour restaurer les écoles ukrainiennes, ainsi que l’intégration de l’Ukraine dans la zone de gratuité de l’itinérance et dans le marché unique.

Concernant la flambée des prix de l’énergie, la Commission présentera des mesures pour que les États membres réduisent leur consommation d’électricité et proposera de plafonner les revenus des entreprises qui produisent de l’électricité à bas prix, afin de lever plus de 140 milliards d’euros pour amortir le choc pour les citoyens. Elle a également annoncé une réforme du marché de l’électricité. La Présidente von der Leyen a clairement indiqué que Poutine était le seul responsable de la crise énergétique actuelle ainsi que de la hausse des prix.

À la suite de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, la Présidente von der Leyen a promis que les panels de citoyens allaient désormais devenir un dispositif régulier et que le moment d’une Convention européenne était venu.

Lors de son discours, Mme von der Leyen a également évoqué la lutte contre l’ingérence afin de protéger nos démocraties, le renforcement de la coopération avec des pays tels que le Chili, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et l’Inde, ou encore des propositions pour un Fonds européen de souveraineté, une loi européenne sur les matières premières critiques, une Banque européenne de l’hydrogène et un plan d’aide aux PME.

Pour revoir le discours de la Présidente von der Leyen, cliquez sur les liens ci-contre: , , ,

Interventions des chefs des groupes politiques

Manfred Weber
(PPE, DE) a appelé à un “hiver de la solidarité”: “Nous pouvons battre Poutine et faire baisser les factures d’électricité de nos concitoyens”. Il a néanmoins déploré l’affaiblissement du rôle du Parlement dans les décisions concernant les nouvelles mesures sur l’énergie, et regretté le manque de leadership du Conseil dans ce domaine. Manfred Weber a ensuite demandé un moratoire sur de nouvelles législations afin d’éviter aux agriculteurs et aux PME des charges supplémentaires. Enfin, il a relevé le manque “d’effort de coordination dans les actions de défense de l’UE”, et a appelé “la Commission à lancer d’ici le mois de décembre un plan d’action pour la défense européenne.”

L’engagement de l’UE pour la liberté et l’intégrité de l’Ukraine doit être ferme, mais si nous pouvons nous réjouir des batailles qui ont été gagnées, nous devons également soutenir ceux qui subissent les conséquences sociales et économiques de la guerre, a rappelé Iratxe García (S&D, ES). “Si nous ne le faisons pas, c’est le populisme qui gagnera du terrain”, a-t-elle averti. La présidente du groupe S&D a salué les propositions de mesures énergétiques d’urgence, en particulier celle concernant l’utilisation des bénéfices exceptionnels des fournisseurs d’énergie, car “il n’est pas acceptable que certains deviennent millionnaires sur le dos de familles en difficulté”.

Stéphane Séjourné (Renew Europe, FR), a éé que le combat de l'Ukraine "est un combat pour les valeurs de l'Europe, c'est notre combat, celui de l'État de droit contre la loi du plus fort". L'UE a selon lui "les moyens de répondre, vite et bien" aux conséquences de la guerre sur les citoyens européens. Il a exprimé son soutien aux mesures envisagées pour réduire les prix de l'énergie et a appelé à "réduire toutes nos dépendances, à l'alimentation, aux matières premières, à la santé, au numérique et aux infrastructures de défense". Les politiques publiques devraient être alignées sur l'objectif d'autonomie stratégique, a-t-il éé.

"Nous devons continuer à soutenir l’Ukraine et même intensifier ces efforts," a insisté Ska Keller (Les Verts/ALE, DE). Cependant, la solidarité doit aussi se renforcer au sein de l’UE. Nous devons nous assurer que les coûts liés à cette crise soient supportés par ceux qui en ont la capacité, a-t-elle souligné. “En réalité le seul moyen de sortir de cette crise, c’est de diminuer notre consommation d’énergie et d’augmenter celle des énergies renouvelables”. Ska Keller a également appelé la Commission à s’assurer qu’"aucun fonds ne soient versés à la Pologne et à la Hongrie tant que ces pays ne respectent pas l’État de droit."

Marco Zanni (ID, IT) a quant à lui considéré que les mesures proposées “n’apporteront aucune aide concrète à ceux qui souffrent aujourd’hui”. "Le plafonnement du prix du gaz, la seule mesure qui pourrait aider les citoyens et les entreprises, reste encore en discussion". MarcoZanni a appelé la Commission à considérer que le ‘monde de 2019’ avait changé et que certaines politiques ne sont plus viables aujourd’hui, dans la mesure où elles n’ont pas permis de protéger le climat, ni d’assurer la transition socio-économique.

Raffaele Fitto (ECR, IT) a appelé au renforcement de l’Alliance atlantique et au maintien des sanctions "qui peuvent donner des résultats". Il a cependant insisté sur le besoin d’assurer une véritable unité au sein de l’UE afin de faire face à “deux défis majeurs: celui de l’énergie et celui du soutien aux familles et aux entreprises”. Nous avons besoin de réponses claires, a-t-il insisté : “le plafonnement du prix du gaz en est une, tout comme le découplage des prix du gaz et de l’électricité”.

Manon Aubry (La Gauche, FR) a rappelé que les citoyens n’avaient plus les moyens de payer leurs factures. Les salaires stagnent alors même que les prix augmentent en raison de l’inflation et des coûts liés à l’énergie, mais les dividendes continuent de revenir aux plus riches, et les milliardaires se déplacent toujours en jets privés, a-t-elle déploré. Manon Aubry a salué la proposition de taxe sur les profits exceptionnels des fournisseurs d’énergie, soulignant que son groupe avait toujours été le seul à l’appeler de ses vœux. Cette taxe devrait par ailleurs, selon Mme Aubry, être mise en place pour toutes les entreprises qui bénéficient de cette crise.

Regardez l’intégralité du débat ici.